À propos de cette édition

Éditeur
American Folk-Lore Society
Genre
Hybride
Longueur
Recueil
Format
Livre
Pagination
67
Lieu
Ottawa
Année de parution
1923

Commentaires

L’édition de Contes populaires canadiens, préparée et préfacée par Gustave Lanctot, est un tiré à part du numéro 141 de la revue The Journal of American Folk-Lore paru en 1923. L’intérêt de cette publication tient au fait qu’y est rassemblée pour la première fois une partie de la collection Adélard Lambert dans laquelle Marius Barbeau puisera la matière de plusieurs de ses livres et qu’il a aussi fait connaître, il faut le dire. 

Comme l’explique Lanctot dans son intéressante préface, les contes attribués à Adélard Lambert ne sont pas tous de son cru. Son père et sa parentèle ont aussi contribué à cette collection dont on trouve ici 16 contes. Le recueil est complété par quatre contes d’Alexandre Poirier – un seul relève de la fantasy, « Quatre-poils-d’or-dans-l’dos » – et autant de M. Bernier. 

La présentation de Lanctot fait valoir la diversité des contes de Lambert et s’attarde brièvement à ceux qui appartiennent à un type rare. C’est le cas de « L’Abeille et le crapaud » qui reproduit « la vieille donnée cosmogonique de la lutte entre le principe du bien et le principe du mal » transposée dans la nature. De même, « Le Coq, le cochon et le bœuf » comporte une valeur ethnologique peu courante en renseignant sur la méthode utilisée par les cultivateurs pour tuer ces trois animaux de ferme.

Dans l’ensemble, les contes de Lambert « visent à une conclusion morale », le bien l’emportant sur le mal ou la finale livrant une leçon de vie invitant à la prudence. En ce qui concerne l’écriture, Gustave Lanctot constate, avec raison, que le conteur manie « une langue correcte, mais plutôt incolore ». C’est que Lambert, déraciné en ville dans un milieu anglophone (en Nouvelle-Angleterre), n’est pas un authentique conteur du terroir puisque « sa transcription ne reproduit ni l’originalité ni la saveur du parler local ». Sans parvenir à maîtriser pleinement l’écriture, il livrera néanmoins une œuvre plus personnelle dans Contes de tante Rose[CJ]