À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 85
Pagination
13-17
Lieu
Hull
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le futur immédiat : une société où l’on « baptise » les enfants en injec­tant dans leur flux sanguin un « micro-ordinateur » qui servira à protéger l’organisme contre diverses maladies et à assister le porteur dans son tra­vail, ses loisirs et ses lectures ; une société où l’information et la publicité sont dispo­nibles vingt-quatre heures par jour grâce au GlobeCom, un terminal informatique qui relie directement l’ordinateur personnel du por­teur aux principaux ordinateurs de la planète. Le lendemain du baptême de son fils, Chris Borges, ex-policier devenu haut fonc­tion­­naire du Ministère des Communications Informatiques, est sommé par le Ministre de retrou­ver Jorge Bromont, informaticien responsable du projet Control, afin de le mettre hors d’état de nuire à ce projet pernicieux que le politicien veut réaliser durant son éphé­mère man­dat.

Commentaires

La rédaction de Solaris présente cette nouvelle comme un signe de la pérennité du « texte à intrigue ». L’intrigue, certes, ne manque pas dans ce mini-thriller politico-in­for­matique ; même le suspense y a été convié – du moins, le découpage en séquences-minutes de la fin du texte, au moment où on se prépare à activer le fatidique programme, témoigne d’une volonté de créer un stress chez le lecteur. Si échec il y a (du moins, dans le cas de ce lecteur-ci), c’est sans doute dû à l’absence de personnages véritablement vivants, ici évacués au profit de stéréotypes tout droit issus des B-movies.

En un sens, on a bien raison de parler dans la présentation d’un texte de SF classique (mollo-basic ?) ; c’est un peu ce que je reproche à cette nou­velle ! Tout ici baigne dans l’huile, tout semble trop bien programmé. Les personnages agissent comme des pions déplacés sur un échiquier (avec virtuosité, on se doit de l’admettre) par un crack du calcul. On se remet sans peine de la légère surprise causée par le cataclysme déchaîné à la fin parce que nulle part l’auteur ne nous a communiqué la moindre compassion pour ces silhouettes sans âme. Cela est d’au­tant plus frappant que, un numéro plus tôt, un éditorial érigeait Solaris en Haut-Lieu de la littérature SF « psychologisante »…

Enfin, il serait mal indiqué pour moi, écrivain novice, d’éreinter Stéphane Langlois dont « Contrôle total » est le premier texte publié. Je terminerai plutôt en lui concédant un remarquable sens de l’histoire et de l’action – ce qui est tout de même énorme. Lui reste à affiner son écriture et à apprendre à construire des personnages plus vivants. [SP]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 108-109.