À propos de cette édition

Éditeur
Horrifique
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Horrifique 9
Pagination
39-45
Lieu
Jonquière
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Jessica McGuire a été assassinée dans le sous-sol de la demeure d’Ernest Dauzier, un commerçant illégal de vieux livres. L’inspecteur Barette se présente, déclarant être chargé de l’enquête en remplacement de l’inspecteur Trudeau, envoyé sur une autre affaire. L’officier Guindon mène Barette près du corps de la victime. Alors qu’il lui présente l’affaire, Guindon reçoit un coup de fil de la part de l’inspecteur Trudeau, l’informant qu’il arrivera dans quelques minutes.

Certain d’avoir affaire au meurtrier, Guindon retourne au sous-sol de la demeure. Il y apprend que Barette est en réalité un auteur à la recherche d’exemplaires de ses œuvres que Dauzier voulait lui vendre à prix d’or. Par l’intermédiaire de Jessica, il avait réussi à récupérer des copies de chaque livre, sauf un. C’est en lisant un passage de ce livre que Guindon découvre qu’il en est l’un des personnages, et que l’intrigue le situe exactement au présent, face à Barette et sur le point d’être assassiné.

Commentaires

La logique de cette nouvelle repose sur quelques scènes macabres malhabilement reliées entre elles. Dès le départ, on décrit Barette comme un inconnu, puis comme un jeune. Qu’un inconnu se présentant comme inspecteur soit accueilli en toute confiance sur les lieux d’un crime, ça n’a rien d’exceptionnel, mais qu’on en fasse un jeune auteur à la recherche d’exemplaires de plusieurs romans désormais introuvables, la bouchée est un peu plus dure à avaler. De plus, qu’il fasse de Jessica McGuire (le seul protagoniste du texte à avoir un prénom) sa complice (d’une certaine façon) relève de la plus improbable des situations. Pour terminer, la finale, loin d’induire les frissons attendus, est probablement la plus risible qu’il m’ait été donné de lire : Guindon se fait littéralement arracher le cerveau entier du crâne à l’aide des instruments les plus primitifs qu’on puisse imaginer : des ongles !

« La Créature de papier » présente le point de vue d’un auteur omnipotent à l’intérieur d’un point de vue de l’auteur omnipotent. Ce qui pourrait passer pour de la redondance m’apparaît plutôt comme de l’insécurité de la part de Beaulieu, qui utilise le subterfuge de l’intrigue déjà connue de l’auteur pour camoufler la faiblesse de l’intrigue. Bien que « La Créature de papier » représente une évolution en comparaison de « Dajlida et la chimère », principalement au niveau du style, ici plus fluide, ce texte demeure un essai peu convaincant pour une écrivaine encore en devenir. [BS]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 10-11.