À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 47
Pagination
57-65
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Concierge d’un immeuble, Achille fait fonctionner certains soirs, de façon illicite, un vieil incinérateur. La nuit, il partage l’immeuble avec l’agent de sécurité, Monsieur Montour. Pour échapper à la médiocrité de sa vie, Achille a toujours espéré la venue des extraterrestres. Un soir, il entend du bruit dans les poubelles. Des Globuleux sont là, avec une sorte de cube noir qui leur sert de vaisseau spatial. Mais au lieu d’emmener Achille, ils enlèvent le cadavre de son chien, Monsieur Montour et sa vieille voiture, puis ils poussent Achille dans l’incinérateur.

Commentaires

Avec « Le Croyant », Mercédes Nowak s’amuse à fouiller la psychologie d’un personnage faisant partie de ceux qui « n’ont pas dans la société la place qu’ils jugent être la leur [et qui] rêvent de découvrir – ailleurs – le respect et la reconnaissance qui leur ont toujours manqué », et s’emploie à cerner les rapports qu’il entretient avec le reste du monde. Ainsi, les évé­nements, de même que les autres personnages, sont présentés selon le point de vue d’Achille : les gens sont « stupides », Monsieur Montour est un « ennemi personnel » tandis que les Globuleux, venus sur la Terre pour le rencontrer, deviennent « ses maîtres ».

L’étroitesse d’esprit et la naïveté du concierge font sourire à quelques endroits. Cependant, sa révolte désespérée face à ce qu’il considère injuste dans le comportement des Globuleux met en relief tout ce qu’il y a de pitoyable dans le personnage. La supplique finale d’Achille accentue le pathétisme du récit qui, malgré la touche d’humour du dénouement, per­siste : « Moi itou, vous avez pris les autres, prenez-moi itou ! […] Pourquoi voulez-vous monsieur Montour et pas moi ? Vous prenez un chien qui vous a mordus et une Chevette rouillée et pas moi ? »

Nowak sait maintenir l’intérêt du lecteur tout au long du récit. L’écri­ture est efficace et la chute fort réussie. Il aurait peut-être été préférable toutefois de donner davantage de détails concernant les Globuleux : d’où viennent-ils ? que veulent-ils ? pourquoi semblent-ils se complaire dans les ordures au point de revenir dès le lendemain ? Le mystère demeure et agace. [HM]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 143.