À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
86-91
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Samuel Rueff pilote un vaisseau en approche de Titan. Il transporte un groupe de colons en état d’hibernation. Flash-back : Titan a été terraformé en vue de sa colonisation en raison de l’épuisement des ressources terrestres. Taji Sragar, exoarchéologue, termine son rapport sur les découvertes qui ont été faites au cours du processus de terraformation. L’humanité a déjà vécu sur Titan ; elle en est même originaire. Des ruines et de nombreux artefacts l’attestent, tout comme la similitude entre l’évolution de l’humanité sur Titan et celle vécue sur la Terre. L’exoarchéologue se demande si cette similitude irait jusqu’à entraîner la répétition de l’Histoire, avec les mêmes traits et figures historiques. Cette intuition d’un temps cyclique l’amène à entreprendre la rédaction des prophéties annonçant la venue de Bouddha.

Retour au pilote qui s’apprête à livrer sa cargaison de colons qui, à l’image du capitaine, sont tous d’origine juive. Lui aussi a le sentiment que les grands courants historiques qu’a connus l’humanité vont se reproduire sur Titan. Aussi a-t-il pris l’initiative de changer l’identité de ses passagers en état d’hibernation qui, désormais, seront protégés d’un nouvel Holocauste en s’appelant tous « Smith ».

Commentaires

La répétition de l’Histoire, comme si elle était inscrite dans les gènes de l’humanité, est une hypothèse de départ assez audacieuse et même un peu risquée. Par contre, l’idée d’une humanité ayant déjà évolué sur Titan en bâtissant des civilisations semblables à celles observées sur Terre est en soi intéressante. À ce chapitre, les quelques lignes consacrées aux découvertes (ruines d’une antique cité portuaire, épaves de navires libérées des glaces et remplies d’objets de commerce) sont très évocatrices. Moins heureuse est cependant la mention du « chaînon-manquant, célèbre précisément parce qu’il était manquant à l’ensemble des fossiles apparentés à la race humaine ». Ce détail n’est pas essentiel à la compréhension du fait que l’ancêtre de l’homme a vu le jour sur Titan. Les deux personnages réagissent différemment devant l’éventualité d’un retour des grands cycles de l’Histoire humaine. L’un veut participer à cette répétition alors que l’autre cherche à y soustraire sa cargaison de colons juifs. On se demande comment un simple changement de nom (tous des Smith ?) pourrait suffire à les épargner d’un éventuel Holocauste.

« Le Cycle du temps » est de toute évidence une œuvre hésitante qui souffre de quelques approximations dans l’écriture. Probablement une œuvre de jeunesse qui s’appuie sur des fondements qui auraient mérité davantage de réflexion. Comme dans la composition d’un vitrail, beaucoup d’éléments de valeur sont présents mais leur agencement demeure trop approximatif. [JD]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 120-121.