À propos de cette édition

Éditeur
Samizdat
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Samizdat 10
Pagination
5-24
Lieu
Saint-Lambert
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un futur proche, la Terre est devenue un village global à la suite du brassage des peuples et des idées causé en grande partie par un état permanent de guérilla généralisée. Un nombre invraisemblable de ces groupuscules révolutionnaires de toutes allégeances et ethnies sont en fait manipulés par un noyau de cinq terroristes homosexuels qui ne visent pas moins que l’instauration de l’anarchie la plus totale sur l’ensemble de la terre pour s’emparer du pouvoir.

Commentaires

S’il faut reconnaître une qualité à ce texte, c’est sa parfaite adéquation entre le fond et la forme : c’est un texte anarchique et l’auteur tire dans toutes les directions !

Il faut admettre que Jeannoël Chouinard, l’auteur le plus conspué de la SFQ, est un cas. Non seulement il continue d’écrire et de publier malgré un barrage de critiques négatives, mais… il s’améliore !

Je parlerai tout d’abord des qualités, car il y en a. Il est d’abord évident que l’auteur a mis une certaine somme de travail dans l’élaboration de la conjoncture qui sous-tend son texte, ce qui n’était pas évident dans ses textes précédents. De plus, dans ce cadre plus vaste, il démontre, ce que la plupart des critiques négatives reconnaissaient de toute façon, que son imagination fertile aboutit souvent à des images tout à fait drôles, frappantes, voire choquantes. De plus, il démontre, dans « La Débile Guérilla », qu’il sait écrire, ce qui ne m’était pas paru évident dans ses textes précédents. En sont témoins les deux premiers paragraphes du chapitre 5 : une description habile et pleine d’atmosphère d’une soirée parmi les ambassadeurs et les hauts fonctionnaires. Mais que se passe-t-il ensuite ? Je vous le donne en mille : un des invités – qui avait mangé quelques kilos de harengs saurs, nous précise-t-on – vomit dans sa coupe de champagne, éclabousse les autres, on l’envoie valser dans sa vomissure, etc.

S’il vous plaît !

Ce qui est désolant dans ce texte, ce n’est pas la violence, le racisme, le sexisme, la scatologie et les mauvais jeux de mots par eux-mêmes, c’est leur omniprésence, leur gratuité et l’arbitraire avec lequel ils sont amenés. Si Chouinard n’arrive pas à voir cela, c’est alors la tâche de la direction littéraire de le lui mettre en évidence. Cela m’amène à me demander si Carfax et Samizdat ont rendu un bon service à Chouinard en publiant ses premiers textes sans discrimination. Je ne peux m’empêcher de croire que si « La Débile Guérilla », après une sérieuse réécriture, avait été son premier texte publié, nous aurions une bien meilleure opinion de Jeannoël Chouinard. [JC]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 52-53.