À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 71
Pagination
18-21
Lieu
Hull
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La narratrice a atteint l’âge d’être présentée au Principe, qui détermine le rôle de chacun : Géniteur ou Éclaireur. Elle est désignée comme Éclaireur, comme son ami Saul, mais est vite déçue de sa vie au Centre à cause des expériences mentales épuisantes auxquelles elle doit se soumettre. Apprenant la vérité sur le Principe, elle cherche à s’enfuir avec Saul.

Commentaires

La nouvelle de Micheline Dubreuil se contente de proposer un retournement des situations développées par Élisabeth Vonarburg dans sa nouvelle intitulée « Les Yeux ouverts ». Il faut savoir en effet que la première version de ces deux textes a été écrite au cours d’un atelier d’écriture animé par Élisabeth Vonarburg auquel prenait part Micheline Dubreuil. L’expérience consistait à puiser dans un monde réservoir afin que chaque participant puisse y développer son histoire, comme l’a fait Harlan Ellison aux États-Unis avec son projet Medea : Harlan’s World.

Si « La Dérive » déçoit, c’est que cette nouvelle ne fait que renverser les rôles dans les deux mondes en présence : ici, les humains sont sous le contrôle de la race animale. L’auteure n’a pas poussé plus loin l’étude du rapport de force et on n’entre pas vraiment à l’intérieur des personnages. De plus, comme l’expérience de conditionnement télépathique infraliminal n’en est qu’à ses débuts, Micheline Dubreuil ne l’exploite pas entièrement, que ce soit dans la direction politique ou mythique. Elle avait manifestement des visées modestes en écrivant cette nouvelle.

Sur le plan de l’écriture, l’auteure contourne la difficulté qui s’est posée à Élisabeth Vonarburg : l’intégration du point de vue du narrateur dans le récit. Elle opte donc pour le montage en parallèle : points de vue intradiégétique et extradiégétique alternent sagement. L’écriture est compétente mais ne se distingue d’aucune façon particulière.

Il ne faut pas oublier que « La Dérive » est un premier texte et qu’il est desservi par le fait que « Les Yeux ouverts » est paru avant. Il ne soutient pas la comparaison, alors que la nouvelle de Mme Vonarburg, eut-elle été publiée postérieurement, n’en aurait aucunement souffert.

Micheline Dubreuil n’a pas su apporter à l’idée première beaucoup de contribution personnelle. Sa nouvelle se présente comme une photo en négatif. [RB]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 78-79.