À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la série
Les Guerres d'Eghantik - 4
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 137
Genre
Fantasy
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
163
Lieu
Montréal
Année de parution
2000
ISBN
9782894204276
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Pour Szenia, l’heure est au désenchantement : la Grande Prêtresse Aza, son ancienne tutrice, semble la considérer comme une enfant alors qu’elle a déjà prouvé ses talents de stratège militaire en assurant la reprise du château d’Amitié aux mains de l’envahisseur Moïs. La guerre contre les armées de son oncle Esfald a déjà apporté à Szenia son lot de désillusions mais d’autres combats sanglants sont cependant prévus et Aza a, cette fois, la ferme intention de diriger, seule, les manœuvres.

Szenia ne peut supporter de laisser aller le cours des choses sans y mettre son grain de sel. En voulant libérer Uralyn, détenu dans les prisons du château d’Amitié, Szenia met malheureusement le pied dans une suite d’événements qui pourraient bien causer sa perte : mêlée malgré elle à la bataille qui fait rage entre les murs du château, elle doit rivaliser avec son terrible oncle, qui réussit à la capturer. Esfald l’aurait sacrifiée à Abdor, le dieu du mal, si les déesses-lunes n’avaient pas fait échouer son cérémonial.

À l’aide de sa crystale, Szenia se réfugie à Montréal, là où ses bourreaux ne peuvent pas la suivre. Elle y retrouve Catherine/Katial, qu’elle a peine à reconnaître tant elle a changé. Katial attend son amie depuis longtemps et donnerait tout pour revenir en Afford. Elle propose à Szenia un plan pour vaincre Esfald. Résolument déterminées à convaincre les conseillers du Prince de Creuse-Vallée de les laisser organiser la chute du magicien noir, les filles reviennent au château alors que la bataille tire à sa fin : les Moïs sont une fois de plus en déroute… et Uralyn est en fuite. Autorisées à mettre leur projet à exécution, Szenia et Katial partent à la recherche d’alliés : il leur faut d’abord retrouver les déesses-lunes, qui se sont installées chez les Oriates. L’armée eghane se remet, quant à elle, sur le pied de guerre afin de poursuivre les Moïs qui s’en retournent vers les Monts de la Trahison.

La rencontre avec les déesses réserve cependant à Szenia d’autres désillusions : elles lui apprennent qu’elle est non pas la seule élue du dieu Occus, mais plutôt la seule à connaître sa place dans les desseins du créateur. Szenia se sent utilisée : pourquoi abandonnerait-elle son plan pour que les volontés du dieu s’accomplissent ? Elle se refuse à accepter de n’être qu’un pion sur l’échiquier et persiste dans sa quête.

Commentaires

Cet avant-dernier tome du cycle des Guerres d’Eghantik est le résultat d’une écriture en pleine possession de son univers fictif : les personnages qui faisaient partie des trois premiers romans sont bien connus des lecteurs, l’histoire des guerres eghanes va bon train et tire déjà à sa fin. Désillusions met donc en place les prémisses de la conclusion du cycle, c’est pourquoi il s’agit d’un roman très riche en rebondissements : dès le prologue, le lecteur est entraîné dans un feu roulant de péripéties. Certes, l’action primait dans les trois premiers tomes de la série mais Désillusions accélère la cadence des événements, ce qui peut dérouter les lecteurs néophytes. Le rythme que Julie Martel a imposé à sa narration laisse peu de place aux passages didactiques et aux scènes d’exposition (à part peut-être dans le prologue, qui effectue un bref résumé de l’intrigue du Château d’Amitié). Je ne saurais donc recommander à ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers des guerres d’Eghantik de lire la série dans le désordre : ils risqueraient de s’y perdre et, du coup, de passer à côté des plaisirs que procure la lecture de Désillusions. L’intérêt de ce roman dépend effectivement de la capacité du lecteur à pénétrer l’univers fictif, sans trop le questionner.

Tout en lisant, je n’ai pu m’empêcher de songer – et cette remarque vaut pour bien des cycles romanesques parus dans la collection Jeunesse-pop – que l’aspect très touffu du roman de Julie Martel tient à ce qu’elle a dû faire beaucoup avec peu : il est effectivement difficile de produire un cycle de fantasy guerrière, dont chaque opus tient à l’intérieur de 150 à 170 pages de texte, sans créer des récits excessivement denses. Cela dit, l’aspect très compact de l’intrigue de Désillusions sert bien le genre dans lequel le roman s’inscrit : un récit héroïque se doit de tenir son lecteur en haleine. Notons également que la structure narrative linéaire du roman constitue une bonne stratégie d’écriture compte tenu des contraintes avec lesquelles l’auteure devait composer.

Désillusions constitue, en bref, un récit de fantastique guerrier tout à fait classique qui aura l’heur de séduire les mordus de ce genre, et plus particulièrement ceux qui se sont délectés des premiers tomes des aventures de Szenia, la jeune magicienne. Les péripéties de Désillusions laissent présager une finale pleine de rebondissements au cycle des Guerres d’Eghantik. [ID]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 113-115.

Références

  • Fortin, Mathieu, Brins d'éternité 7, p. 17.
  • Giroux, Pierrette, Lurelu, vol. 24, n˚ 1, p. 36.