À propos de cette édition

Éditeur
Le Montagnard
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Montagnard, mars
Lieu
Montréal
Année de parution
1926

Résumé/Sommaire

Baptiste Larivière raconte une histoire qui remonte à 50 ans. Une maison avait mauvaise réputation dans le rang de « Brise-Culotte » depuis qu’on y avait vu cet hiver-là un homme rouge, chaussé de raquettes, sortir de la cheminée. Une nuit, des cris et des lamentations avaient été entendus et, au matin, on avait trouvé sept hommes morts dans la maison. La jeune fille qui y vivait, une âme pure, avait été sauvée par son ange gardien.

Commentaires

Alexandre Huot, l’auteur de l’étonnant roman L’Impératrice de l’Ungava, s’amuse ici avec une histoire de diable originale. C’est la première fois que je la lis celle-là : un diable et un ange gardien en raquettes !

L’auteur demeure vague sur ce qui se passe réellement dans cette maison. « On faisait là, tous les soirs, des bals à l’huile. » Qu’est-ce donc ? On dansait et on buvait, sans doute. Et pour renforcer un cliché connu, cette maison avait été achetée par des gens de la ville où, comme on le sait, le mal est répandu. Selon le médecin, les sept hommes seraient morts empoisonnés par la mauvaise boisson. La cause, pour ne pas dire le vice incriminé, n’étonne pas, la consommation d’alcool étant un fléau régulièrement dénoncé en chaire. 

Toutefois, la présence d’une jeune fille pure dans ce lieu de débauche a de quoi surprendre. « Son père [le propriétaire de la maison] la forçait à vivre là », ce qui laisse imaginer que les activités ne se limitaient peut-être pas qu’à la danse et à la boisson. Mais le curé ne doute pas de l’innocence de la jeune fille qui peut compter sur la protection d’un raquetteur-fantôme « habillé d’un beau costume bleu-ciel », son ange gardien.

Un peu contesté par certain auditeur, le père Baptiste n’accepte pas qu’on mette sa parole en doute et réaffirme sa conviction que le diable s’est emparé de l’âme des sept hommes. Pour Alexandre Huot, c’est une façon d’affirmer la souveraineté de l’imaginaire et la liberté d’expression du conteur. « Les Deux raquetteurs-fantômes » ne réinvente pas le genre mais l’auteur ne se contente pas d’une énième reprise d’un conte connu. Tant mieux ! [CJ]