À propos de cette édition

Éditeur
Trécarré
Titre et numéro de la collection
Jeunes du monde - 20
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
112
Lieu
Outremont
Année de parution
1999
ISBN
9782892498417
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Nous sommes en 2100. Lors d’une excursion de camping sur le lac Wapizagonque, Mélisange est enlevée et se réveille à Lhassa, au Tibet, dans le corps d’une jeune fille tibétaine. Mais est-elle vraiment là ? Ne serait-ce sa cousine Anaïs qui lui aurait tripoté le cerveau ? Un homme qui vient lui rendre visite est au courant de son secret : une étoile qu’elle a vue, jadis, pendant quelques secondes. Il s’appelle Pemba et dit être son père. On lui fait visiter la ville dans l’espoir de réveiller des souvenirs car on la croit amnésique.

Un soir, elle s’enfuit et cherche un téléphone. Son père répond mais raccroche rapidement car il croit sa fille en camping. Elle décide de s’enfuir du pays et de retourner au Québec. Elle trouve finalement un jeune homme, Komi, qui accepte de la guider. Méli prend soudain conscience que l’étoile de ses souvenirs est en réalité un vaisseau spatial. Plus tard, dans un temple bouddhique, elle trouve confirmation de ses soupçons dans un vieux livre où il est aussi question de Shambala. Komi la quitte pour la retrouver quelques jours plus tard. Quand Méli lui raconte finalement sa situation, Komi mentionne les rêveurs, ces gens qui rêveraient toute une vie.

Elle arrive enfin au Népal. Le lendemain, Méli se frappe la tête et se retrouve dans son kayak, entourée de ses copains québécois. On lui confirme qu’elle n’a dormi que quelques minutes. Elle met fin à l’excursion et rentre chez elle. Là, elle bascule de nouveau dans son autre vie et se retrouve dans les bras de Pemba. Celui-ci lui confirme qu’elle a contracté la maladie des rêveurs. D’après lui, elle aurait rêvé quinze ans de vie au Québec. De plus, elle est née au Canada, oui, mais morte très tôt, ce qui a accéléré sa réincarnation au Tibet. Elle serait le fruit d’expériences extraterrestres pour permettre à ceux de sa race de s’incarner dans des corps humains et, grâce à un troisième cerveau, instaurer la paix dans le monde. Malheureusement, ce troisième cerveau n’a pas fonctionné, ce qui a résulté dans la maladie des rêveurs. Son véritable nom tibétain est Lhamo.

Méli accepte de vivre la vie de Lhamo mais elle veut quand même aller au Québec. Finalement, elle entre en contact avec sa sœur jumelle québécoise qui lui explique qu’elles ont vécu les mêmes vies pendant les quinze dernières années. Pemba a accepté de soumettre sa fille à une expérience scientifique. Celle-ci réussit et Méli retrouve sa nature d’extraterrestre.

Commentaires

Après quelques moments d’exaspération, je me suis finalement réconcilié avec Les Deux vies de Maé. À première vue, tout fait véritablement croire au pire. Voilà un récit qui mêle et remêle SF, fantastique, mysticisme et récit de voyage. Au Québec, ce n’est pas un mélange rare, on le sait. Le récit de « révélation et d’initiation » est un des genres les plus populaires, comme en témoignent les lourdes briques qui paraissent, année après année, pour nous aider dans notre recherche intérieure.

C’est avec ce sentiment terrible que j’ai vécu ma lecture des cinquante premières pages. Avais-je affaire là à une version « jeunesse » du genre honni ? Malheureusement, cela semblait bien parti pour cela. Car, en tant que science-fiction, le roman réussit assez mal avec son univers futur de pacotille et son Tibet à la fois médiéval et futuriste. S’il s’agissait en réalité d’un récit de voyage, le résultat était intéressant, mais sans plus. L’odeur de mysticisme facile devenait parfois si prenante que ce lecteur a une fois ou deux été tenté de rejeter le livre.

Mais, à mesure que ma lecture avançait, je me prenais d’intérêt pour les étrangetés et les retournements de situation de Méli. Finalement, malgré un récit un peu long par moments (en particulier la section « récit de voyage ») et malgré une vague maladresse dans la partie explicative, on se retrouve avec un assez bon texte, légèrement jeuryen, écrit agréablement et qui évite la plupart des pièges qui attendaient l’auteure. En fait, et après tout ce que j’ai pu dire quelques paragraphes plus haut, il me semble que Julie Déziel aurait pu faire un peu plus long pour asseoir la crédibilité de certains éléments. Mais il est vrai qu’elle écrivait pour de jeunes lecteurs et qu’elle devait composer avec un nombre de pages limité. « À partir de onze ans », mentionne la quatrième de couverture. Les Deux vies de Maé pourra peut-être sembler un peu indigeste pour un lecteur de onze ans, mais c’est certainement une lecture intéressante pour les plus âgés… et les beaucoup plus âgés. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 64-66.

Références

  • Spehner, Laurine, Lurelu, vol. 23, n˚1, p. 28-29.
  • Trudel, Clément, Le Devoir, 31-12-1999, p. D 6.