À propos de cette édition

Éditeur
Nous
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Nous, vol. 4, n˚ 2
Pagination
55
Lieu
Montréal
Année de parution
1976

Résumé/Sommaire

Après avoir vu son dernier patient de l’avant-midi, le docteur Granger, psychothérapeute, écoute la cassette de son magnétophone, question de revoir les dossiers de chacun de ses malades. Une fois le dernier dossier terminé, il s’aperçoit que la bande recèle l’enregistrement d’une conversation avec un patient qu’il n’a aucun souvenir d’avoir reçu – et qui est nul autre que lui-même.

Commentaires

René Lapierre (non madame, ce n’est pas le René Lapierre de Pour les désespérés seulement, c’en est un autre) livre ici une leçon dans l’art de surprendre dans un très court texte (1 page) et ce, alors même qu’il s’attaque à un thème éculé, celui du dédoublement de la personnalité. La construction fantastique repose d’ailleurs exclusivement sur ce thème ; et s’il n’est pas question, ici, d’irruption du surnaturel au sens strict, il n’en demeure pas moins que l’atmosphère y est suffisamment étrange pour justifier son appartenance au genre.
Étrange, parce qu’il est question ici de la confrontation du schizophrène avec l’existence même de son mal, de l’aveu de cet existence, et de la réaction qu’elle provoque chez celui-ci – la fuite, la colère, le déni, l’abandon. On a tôt fait de dévorer la nouvelle, tant elle est écrite avec un style d’une limpidité cristalline ; c’est épuré, et c’est tant mieux. C’est cette progression rapide de la nouvelle, toute en crescendo, permise par ce style sans fioritures, qui instaure ce climat étrange, ce je-ne-sais-quoi de bizarre et qui fait frissonner d’effroi, ce qui est la marque du bon fantastique. [MRG]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 279.