À propos de cette édition

Éditeur
Maclean Hunter
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Châtelaine, vol. XI, n˚ 4
Pagination
26-27 ; 72 ; 74 ; 76-77
Lieu
Montréal
Année de parution
1970

Résumé/Sommaire

Unicorps, de la planète Uniforme, sort de son « nimbe » qui l’a amené sur Terre, c’est-à-dire ses propres molécules agrégées en astronef. C’est une créature végétale, « cerveau enveloppé de feuilles, muni d’un pied pour se déplacer et d’une main pour agir », qui absorbe le gaz carbonique et rejette de l’oxygène, mais se déplace surtout en se désagrégeant et en se réagrégeant ailleurs. Envoyé en mission de reconnaissance par sa planète qui se meurt et n’a jamais réussi à coloniser « ce Bulbe », il essaie d’établir télépathiquement le contact avec arbres et plantes, en vain, et il est tout à fait horrifié par les créatures mobiles et dépourvues de chlorophylle qui infestent l’environnement (les humains), tout en essayant d’en déchiffrer les vibrations et comprendre le fonctionnement.
Les villes le laissent pantois, et seule sa visite d’une jungle lui procure un certain plaisir. Il visite aussi un champ de bataille, il fuit des hippies (qui portent « des fleurs zigouillées ») et finit par répondre aux objurgations de son mandant, Unicerebellum, que les monstres résidant sur la planète vont se détruire bientôt eux-mêmes, il suffit d’attendre. Puis la communication est interrompue : au jardin botanique où s’est réfugié Unicorps, un jardinier trouvant cette plante en mauvais état l’arrose de dichlorodiphényltrichloréthane ou DDT.

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Commentaires

Le mot-clé ici est « fantaisie ». Sous la prémisse science-fictionnelle « comment apparaîtrions-nous, et notre monde, à une créature végétale ? », aux conséquences logiquement déduites selon les règles de l’art et agrémentée tout du long de riffs des plus plaisants – Paule Doyon doit connaître le genre –, c’est un conte qui nous est présenté ici, parfois d’une truculence rabelaisienne mais surtout d’une ironie toute voltairienne, puisque le protagoniste Unicorps en est à la fois le Candide et le Micromegas, en tout cas le point de vue d’Ailleurs mettant en relief les absurdités du monde humain. Mais il y a un plaisir évident au jaillissement gratuit – de l’invention bouffonne au comique parfois pince-sans-rire de situations et de mots – qui l’emporte souvent sur la fable morale, rendant ce texte presque surréaliste par endroits, et assez plaisant à lire. [ÉV]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 177.