À propos de cette édition

Éditeur
Le Loup de gouttière/Le Pélican
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Paru dans
Les Contes de l'inattendu
Pagination
41-109
Lieu
Québec
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Élise se planque à la campagne chez un ami depuis qu’elle a buté un flic qui l’avait obligée à coucher avec elle. Jappy, son amant, finit par la retrouver, et le couple décide de s’exiler sur une base orbitale pour fuir la justice avec la complicité du copain en question, Jéjé. Mais celui-ci trahit le couple et Élise est arrêtée. Après avoir passé quelque temps en taule, la jeune fille est libérée et n’a qu’une idée en tête : tuer Jéjé. Le frère de celui-ci, Simon, décide de se venger en s’en prenant au jeune fils du couple. Élise abat Simon et s’enfuit avec Jappy sur la Côte-Nord où ils se forgent de nouvelles identités grâce à un faussaire de l’informatique et un médecin. Ils s’installent à Blanc-Sablon pour se faire oublier et vivent de la contrebande de drogue. Ils comptent émigrer plus tard dans une colonie spatiale pour y refaire leur vie avec le petit qu’Élise attend.

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Commentaires

Règlements de comptes, fuite dans la clandestinité, assassinat crapuleux, l’auteur compose un récit extrêmement noir et dur, au rythme haletant, d’une efficacité à couper le souffle. L’écriture est saccadée, extrêmement nerveuse, époustouflante. Elle gicle comme le sang, elle explose comme ces petites bombes que manipule Jappy.

Ici, pas de psychologisme, que la fureur de vivre, que la peur au fond des tripes qui détermine toutes les actions du couple Jappy/Élise. On pense à la violence urbaine de Naziland dans l’opéra rock de Plamondon, Starmania, mais encore plus à l’atmosphère survoltée de Nikita de Luc Besson. Et dans cet univers de violence hyperréaliste, presque insoutenable, surgit un sentiment tout aussi dévastateur : l’amour de deux êtres paumés qui sont encore capables de croire en l’avenir en donnant la vie à un enfant, puis à un second puisqu’on a tué le premier. L’espoir aussi d’une vie plus sereine, sur une des bases orbitales ou dans une vraie colonie.

« Élise » est un récit sur la peur, la haine et l’amour dont la réussite tient à l’écriture parfaitement adaptée aux pulsions vitales, pour ne pas dire animales, de l’être humain. Cette écriture nerveuse qui fuit les figures de style et l’analyse psychologique des personnages constitue la marque de commerce de Michel Vézina.

On sent que l’auteur aime ses personnages, qu’il a un parti pris pour ces marginaux, ces paumés, ces laissés pour compte de la société, cette grande putain qui n’en finit plus de se vendre au plus offrant. Ce qui fait parfois la grandeur de cette longue nouvelle divisée en trois parties, la meilleure du recueil « Les Contes de l’inattendu », c’est ce furieux goût de vivre et ce très fort sentiment de révolte qui animent les personnages de Vézina. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 175.