À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 37
Pagination
87-103
Lieu
Montréal
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le dernier jour de l’année 1999, l’ambassadrice de la France à l’ONU reçoit la visite du représentant d’une secte qui prétend que la fin du monde arrivera dans quelques heures. D’abord troublée, Hélène Cardera confond cet individu qui se révèle être un espion à la petite semaine.

Commentaires

Pascal Lapointe poursuit deux buts dans cette nouvelle : démontrer que l’an 2000 ne sera guère différent de ce qu’on connaît aujourd’hui et dénoncer la peur du millénarisme.

Pour illustrer sa première thèse, l’auteur dresse un bilan de l’état du monde au seuil du XXIe siècle. Il fournit au lecteur un grand nombre de données économiques et démographiques qui tendent à prouver que la société de demain ressemblera, à peu de chose près, à celle de 1987. En lisant la nouvelle de Lapointe, on a l’impression de consulter une publication du Bureau de la statistique du Québec tant l’auteur nous inonde de chiffres de toutes sortes. Qui plus est, il n’y a rien de vraiment inédit dans ces informations.

Dans le même temps, l’auteur fait une critique timide de la science-fiction quand il souligne qu’elle s’est trompée dans ses prévisions sur l’évolution de l’humanité en présentant l’an 2000 comme l’année de la conquête de l’espace. Ce faisant, Lapointe ne considère qu’un aspect – au demeurant très secondaire – de la SF, soit la prospective. Sa vision étroite risque de perpétuer des préjugés bien ancrés chez les détracteurs de la SF qui est bien plus que cela, tout de même.

Le deuxième objectif de l’auteur est de tourner en ridicule les gens qui exploitent la croyance millénariste chez l’homme pour le manipuler. Il met en scène un pseudo-illuminé qui veut dérober des documents secrets conservés dans les coffres-forts de l’ambassade de France à New York. Le personnage du père Wyndham n’est pas du tout crédible. On dirait un espion d’opérette. Pour le compte de qui travaille-t-il ? Mystère et boule de gomme. Cette histoire d’espionnage manque de subtilité et d’intérêt.

« En l’an mil cent décante huit… » est une nouvelle sans originalité, dans laquelle on ne relève aucune trace d’invention véritable. Et ça traîne en longueur. Beaucoup de mots pour dire finalement bien peu de choses. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 82-83.