À propos de cette édition

Éditeur
Liberté
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Liberté 179
Pagination
49-61
Lieu
Montréal
Année de parution
1988

Résumé/Sommaire

À l’occasion de la visite de Marika, de son jeune fils, Christopher et de son nouvel amant, Brian, Aline se remémore certaines scènes qu’elle a partagées avec son amie. Aline est bouleversée lorsqu’elle apprend que Bruce, l’ex-mari de Marika, cet homme si lumineux dont les tableaux étaient si sombres, est mort noyé au volant de sa voiture. Tant Aline que sa fille de neuf ans, Delphine, remarqueront l’étrangeté du petit garçon de Marika, mais Aline, en plus, sera troublée par la formidable ressemblance entre Brian et Bruce.

Après s’être tous amusés dans la neige de mars, Aline et Delphine rentrent chez elles. Le soir, Aline sera réveillée par un cri de Delphine. Là, près de la grande glace, se trouve une grande forme pâle, aux cheveux mouillés…

Commentaires

Écriture de l’intérieur, écriture du tourment de vivre, Hélène Ouvrard scrute avec attention, grâce à sa narratrice, Aline, les circonvolutions empruntées par la vie lorsque celle-ci décide de rompre avec le facile et l’évident. Le destin n’est jamais tel que conçu par l’homme ou la femme. Tôt ou tard, il surprend, vire de bord comme une girouette folle. Aline se remémore ces instants de vie où Bruce et Marika formaient un couple remarquable, lui le peintre torturé, elle la jeune mère exemplaire. À l’intérieur, cependant…

Le rythme est lent, bercé par le souvenir, et cet après-midi de retrouvailles à la campagne devient propice à toutes sortes d’observations, tant réelles qu’imaginaires. Tout en maintenant une atmosphère trouble, tendue, l’auteure ne s’engage jamais carrément dans la veine surréelle, préférant plutôt celle de la nostalgie, jusqu’à ce que, à la toute fin, le basculement survienne enfin, tel un coup de tonnerre longtemps attendu dans la moite humidité d’un soir d’août.

« En Mars… » est un beau texte, dense, réfléchi, peut-être un peu trop lent, peut-être un peu trop ambigu. Mais si peu, n’est-ce pas ?

À lire lorsqu’on a l’âme en peine et le cœur égaré. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 314.