À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Humanitas
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Humanitas 20/21
Pagination
137-148
Lieu
Montréal
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un couple haïtien immigré au Canada vit misérablement. Marcel trouve un jour à sa porte un drôle de petit coffret. Sa femme, Isabelle, craint aussitôt le pire. Comme de fait, puisque le coffret se met à exaucer tous les vœux de Marcel. Mais rien ne se perd, rien ne se crée… Aussi, une semaine plus tard, toutes les nouvelles possessions de Marcel disparaissent en fumée, vraiment toutes ses possessions !

Commentaires

Thème classique de l’objet enchanté, traitement classique du juste retour des choses : on te donne quelque chose, mais tu devras payer tôt ou tard. On pense tout de suite au système capitaliste, mais encore plus à la mentalité chrétienne : fais ce que tu veux sur la terre mais si tu te conduis mal, tu devras payer de l’autre côté !

On pense aussi au « Coffret de la Corriveau » d’André Carpentier : histoire de couple, dissidence du couple, disparition d’une moitié du couple. Mais là où Carpentier dessine une jeunesse plus ou moins granola sur les bords de la bourgeoisie, Péan esquisse l’immigrant déraciné, désespéré. Montréal n’est plus un trottoir où flâner, mais une ruelle à ordure où on peut se cacher pour échapper au propriétaire venu réclamer son loyer.

La similitude des deux textes m’a empêché d’apprécier pleinement celui qui est en cause ici. De plus, l’écriture un peu hâtive n’ajoute pas au plaisir, et encore moins cette manie de mettre en caractère gras tout ce qui est créole – mais ceci est du ressort de la revue Humanitas, de même que le montage déprimant de la nouvelle.

Des points positifs, je retiendrai la facilité à créer des atmosphères et à dépeindre une certaine réalité multiculturelle du Québec, et de Montréal en particulier, et ce sans s’enferrer dans les partis pris.

Une nouvelle plutôt moyenne de Péan qui lui a cependant valu une mention spéciale au concours littéraire Humanitas. Le talent reste brut, mais une fois domestiqué, travaillé, il pourra en surprendre plusieurs. Du moins c’est ce que j’espère. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 127-128.