À propos de cette édition

Éditeur
Naturellement
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Forces obscures 2
Pagination
115-155
Lieu
Pantin (France)
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans la zone brûlante où les rescapés d’une expédition stellaire malheureuse ont trouvé refuge, la culture et la religion, par nécessité environnementale, se sont totalement orientées vers le feu sous toutes ses manifestations. Dans cette communauté vit le jeune David. Nul n’est plus fidèle aux préceptes de l’Ordo Solari, nul n’est plus révolté par les propos et les actes de ceux qui nient la divinité du feu, qui soutiennent que le paradis de flammes qu’on promet aux fidèles n’est en fait qu’un enfer, qui boivent en public pour « se rafraîchir », ou qui se réclament des Aquaristes. Mais le climat se refroidit (en même temps que la foi), au point que David doit dormir couvert d’un drap. Sa mère est emportée par la maladie. Un vieil ami de celle-ci s’occupe des funérailles. Lors des cérémonies funéraires, outré par la grossièreté du fils de son bienfaiteur, il lui lance un défi dont il sort vainqueur.

À la suite de cela, le Grand Hiérophante lui confie une mission capitale. Leur rivière de pétrole maintenant presque tarie tire sa source d’un vaste gisement de pétrole qu’un accident de la nature a fait dévier. La mission : élargir la brèche pour permettre à davantage de pétrole de s’écouler jusqu’à Westalia. Un guide et une jeune fille l’accompagneront. Un peu avant d’arriver à destination, David découvre que leur guide est un Aquariste. Le garçon et la jeune fille s’enfuient pour atteindre leur destination. Ils découvrent là deux gigantesques lacs, l’un composé d’eau, l’autre de pétrole enflammé. Malheureusement, le guide les rattrape et pose la bombe destinée à créer une brèche dans le lac d’eau et ainsi inonder Westalia. Mais ses plans échouent finalement quand le flot de pétrole se mêle au flot aqueux, le pétrole flottant à la surface.

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Commentaires

Le texte de présentation de la nouvelle mentionne que les auteurs s’étaient, à leurs débuts, donné comme contrainte de ne jamais écrire la même histoire. Ayant lu toutes les productions de McAllister depuis « Les Protocoles du désir », je peux affirmer qu’ils ont de nouveau tenu parole et qu’« En sol brûlant » explore des territoires nouveaux, du moins pour McAllister. De plus, question d’éviter les commérages, ils tiennent à mentionner que cette dernière nouvelle serait un « à la manière de » Serge Brussolo (tout en soulignant que la contrepèterie du titre est involontaire). Et effectivement, l’illusion est excellente. Partant d’une situation improbable, sinon impossible (comme le fait habituellement l’écrivain français), les auteurs bâtissent à petites touches un monde d’une logique imparable.

Le lecteur « innocent » lira ce texte avec plaisir, fasciné par ses surprenantes et troublantes images. Car McAllister est un écrivain très visuel. On peut ne pas savoir exactement ce qui se passe, on gardera de l’expérience une série de scènes et d’images flamboyantes, c’est le cas de le dire.

Le lecteur aguerri, pour sa part, y (re)découvrira l’art SF dans ce qu’il a de meilleur. La méthode est simple : une fois posée la donnée brute (donnée au sens que Henry James donnait au mot), il s’agit « simplement » d’explorer et de tenir compte de toutes les conséquences de celle-ci. Ce que McAllister a réussi avec brio. Je ne connais pas beaucoup d’écrivains (Brussolo compris) qui peuvent me faire avaler des réalités comme : « Sa mère était alors venue pour lui sécher les joues avec la flamme d’un petit briquet encore chaud de l’endroit où elle l’avait tenu à l’abri de l’averse. » (p. 118) Et comment, je vous le demande, résister à un duel aux « épées soufrées et tuniques pétrolées » ?

« En sol brûlant » n’éclipse pas l’éclat du « Pierrot diffracté », mais il s’agit certainement de l’une des deux ou trois meilleures nouvelles de l’année, malgré une fin presque trop cute (à moins que je n’aie pas compris). Dommage que les éditions Naturellement ne soient pas distribuées au Québec. Cela prive les lecteurs d’une autre brillante étoile à mettre au bulletin du meilleur duo SFF au Québec. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 115-116.