À propos de cette édition

Éditeur
Nuit blanche
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Nuit blanche 55
Pagination
28-29
Lieu
Québec
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Hugo attire les coups. Cela lui donne une apparence toute bosselée qui lui vaut le sobriquet de « tortue ». Malgré une chirurgie qui redonne à la peau de son visage une apparence lisse, il s’aperçoit que c’est en lui que les blessures se font sentir et laissent, comme sur son corps, des creux. Il commence à comprendre qu’il lui faudra apprendre à respirer pour regonfler les creux que la vie lui inflige.

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Commentaires

« L’Enfant bosselé » pourrait être tiré d’un catalogue des pathologies bizarres. Ce texte fait d’ailleurs partie d’un ensemble de nouvelles que Jean-Jacques Pelletier publiera en 1997 sous le titre L’Assassiné de l’intérieur, toutes plus étranges les unes que les autres.

L’auteur établit ici un lien direct entre la personnalité de l’enfant et les réactions physiques de son corps. Hugo a de la difficulté à occuper l’espace vital qui lui est nécessaire pour fonctionner en société et il somatise ce malaise. Il s’avère que l’organisme du garçon réagit d’une façon inhabituelle de sorte qu’un creux apparaît plutôt qu’une bosse lorsqu’il se cogne sur un objet.

Jean-Jacques Pelletier rend compte, sur un ton clinique et détaché, sans sensiblerie, du lien qui unit l’affect au corps, de la relation intérieur-extérieur de l’individu. Cette exploration des troubles psychosomatiques auxquels le jeune garçon est sujet constitue une métaphore de la démarche nécessaire à la constitution de la personnalité de l’adulte.

« L’Enfant bosselé » est une nouvelle sur la connaissance de soi et sur l’importance de délimiter son territoire intime. Le psychologue que consulte Hugo résume bien sa situation : « Il faut que tu apprennes à créer ton espace. À l’occuper… À force de te replier à l’intérieur, ton corps devient rigide, se transforme en carapace… »

Le statut fantastique de la nouvelle demeure précaire tant les réactions du corps à une situation psychologique donnée peuvent être imprévisibles et se traduire par des symptômes hors de l’ordinaire et inimaginables. Des cheveux qui tombent à la suite d’un grand stress, par exemple. En matière de pathologie, le fantastique n’est jamais loin ! [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 146-147.