À propos de cette édition

Éditeur
Alien
Genre
Hybride
Longueur
Recueil
Format
Livre
Pagination
214
Lieu
Trois-Rivières Ouest
Année de parution
1992
ISBN
2980267902
Support
Papier

Résumé/Sommaire

[5 FA ; 4 HG]
Au-delà du réel !!
T. N. T…
Rouge Baiser
La Mort
Le Délice
C.A.N.T.I.N.
Triumvirat
Standing
Au-delà du rêve

Commentaires

Alain Brunelle est un jeune auteur et éditeur de 22 ans au moment où paraît ce recueil de neuf textes réunis sous l’appellation « nouvelles fantastiques ». Cinq d’entre eux seulement peuvent prétendre à cette classification, les autres relèvent davantage du réel. La quatrième de couverture laisse croire par ailleurs à « une colossale anthologie du surnaturel », ce qui est inexact pour le surnaturel et exagéré pour le colossal compte tenu des thématiques abordées et de la qualité générale des textes. L’aspect anthologie fait également problème car il implique un choix d’œuvres de valeur – mais ces œuvres sont probablement précieuses pour l’anthologiste qui s’auto-édite et se fait plaisir.

L’ensemble se signale par quelques défauts qui se répètent d’un texte à l’autre : un bon nombre d’impropriétés, des phrases incomplètes (sans verbe, sans principale), des erreurs de ponctuation (la virgule surtout), des référents confondus, inadéquats (le monde, ils), des anglicismes et des calques, des accords sujet-verbe délictueux et des coquilles à la dizaine, des répétitions de termes à rendre jaloux un perroquet. On peut également parler de métaphores figées, de clichés, d’images creuses. « Les vitres (de la voiture) étaient couvertes de bulles d’eau qui provenaient de la rosée fraîche. À vrai dire, c’était assez frais aussi, mais la lumière de la lune dégageait une telle chaleur que les frissons m’envahissaient et faisaient redresser mes cheveux en brosse », raconte le fantomatique Peter Largon. Moi, ça m’a défrisé ! Et le sentiment d’horreur qui m’a habité n’était pas attribuable à la fantastique confidence du héros délétère de Triumvirat relatant ses derniers moments de vie !

Il y a en d’étranges comme celle-là où l’on regrette que l’auteur n’ait pas de véritable ami à défaut de pouvoir compter sur une direction littéraire.

La jeunesse peut excuser certaines maladresses, mais il ne faut pas courir à la bastonnade. Les digressions, les longueurs, les éléments qui ne font pas évoluer l’action, les contradictions, les formules vides, les problèmes structurels ou grammaticaux éliminés ou amoindris, les textes d’Alain Brunelle passeraient mieux la rampe. Le prêchi-prêcha, le discours moralisateur, les tirades métaphysiques, tout cela est également à bannir, à moins de gagner sérieusement en subtilité pour les transmettre. Il n’est pas sûr, d’autre part, que les nouvelles soient bien servies par des déclarations mystico-religieuses – déclenchées ou non par des traductions modernes des livres bibliques –, ou inspirées par des déclamations où se mêlent des ragots ésotériques péniblement digérés. L’auteur aurait intérêt à se créer un univers fantastique plus personnel.

Cependant, tout n’est pas mauvais dans ce premier spicilège brunélien. Ainsi, si toutes les nouvelles manifestaient l’habileté de la dernière du recueil, « Au-delà du rêve », on pourrait alors croire à l’émergence d’un jeune auteur prometteur. [GHC]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 41-43.

 

Références

  • Beaulieu, Natasha, Temps Tôt 26, p. 50.
  • Croteau, Paul-G., imagine… 63, p. 152-153.