À propos de cette édition

Éditeur
Compton
Titre et numéro de la collection
Entre deux mondes - 1
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
159
Lieu
Compton
Année de parution
1990
ISBN
9782920482135
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Richard Lewis, un Québécois agent secret de l’Agence canadienne de renseignements, accepte d’aller enquêter à la base militaire française d’où sont menés les essais nucléaires de Mururoa, compromis depuis quelques mois par des sabotages. En route, Lewis fait la connaissance de Maïté, la charmante fille métisse d’un archéologue français, le professeur Lamentin, célèbre pour ses recherches sur le continent Mu. Avec eux, il découvre sous l’une des îles une immense caverne éclairée par un soleil artificiel. Là vivent les derniers Muvians, de petite taille mais disposant de facultés psy et du pouvoir de se téléporter. La mère de Maïté, disparue vingt ans plus tôt, reparaît : elle était elle-même muviane. La grande prêtresse fait révélation sur révélation : les Muvians sont extraterrestres, survivants d’une guerre intergalactique, et les Atlantes comptaient parmi leurs descendants.

Ce sont les Muvians, pour protéger leur monde souterrain, qui empêchent les essais nucléaires de Mururoa. Ils préparent la destruction de la base française par un cyclone, et Lewis se fait leur complice à condition qu’il n’y ait pas mort d’homme.

Commentaires

Si le résumé ci-haut vous a fait penser à un certain Morane et aux innombrables filles de professeurs qu’il a rencontrées (et qu’il gratifiait d’un pudique baiser sur le front), vous avez vu juste. On ne peut s’empêcher de sourire quand « le légendaire continent Mu » apparaît dès le début du récit – avec carte géographique à l’appui, sans bémol ni conditionnel, ce qui me paraît un peu délicat dans un roman pour jeunes. D’autres lecteurs auront peut-être songé à Yves Thériault et à son héros « canadien-français » à la carrière plus courte, Volpek.

Si Henri Vernes est célibataire, il peut en tout cas se vanter d’avoir de nombreux fils spirituels : au Québec seulement, après Denis Côté, Madeleine Gaudreault-Labrecque, Alain Marillac, voici Robert Lévesque. (Et je ne parle pas des nombreux auteurs dont les manuscrits, restés inédits, ont été lus par des directeurs littéraires.) Richard Lewis, le dernier-né des héros de ces écrivains, a le type et les tics habituels – un peu influencés, ici, par James Bond. Les auteurs comme Lévesque ont certains réflexes d’écriture : les expressions toutes faites, l’humour un peu artificiel, la description physique des personnages avec la taille en mètres et centimètres, et le poids en kilos. Un penchant, aussi, pour la géographie, de préférence exotique : monsieur Lévesque est allé en Polynésie française et il ne nous laisse pas en douter – quoique de façon moins appuyée qu’un Marillac. Hasard ou influence, Richard Lewis est mené par ses intuitions et a déjà reçu les enseignements d’un rosicrucien – bonjour Dan Rixes !

L’invraisemblance de départ d’Énigme à Mururoa est celle-ci : « le gouvernement lybien convoite plusieurs régions du Pacifique et prépare un grand coup dans cette région du globe ». Quant à l’Agence canadienne de renseignements, il s’agit d’une organisation philanthropique ; secrètement, elle est la plus avancée du monde, au plan scientifique.

Au tiers, le récit bascule dans une autre forme de SF lorsque l’agent secret se met en liaison avec le satellite de l’Agence canadienne de renseignements par le biais de son « capteur de pensées » pas plus gros qu’une pièce d’un dollar…. canadien, bien sûr. Ensuite, divers gadgets se bousculent au portillon, pistolet-laser en tête de ligne.

Cela dit, Lévesque évite plusieurs des maladresses d’écriture des auteurs du même genre. Je dirais même que c’est bien écrit, si ce n’était d’une ponctuation parfois incorrecte, d’une ou deux perles du genre « irruptions volcaniques », et si ce n’était de certains passages narrés au présent quand l’auteur décrit une « réalité » fictive ou réelle, dans un récit par ailleurs raconté au passé. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 120-121.