À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
80-85
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Ivan habite un monde futuriste post-apocalyptique où sont vénérées les mantes, énormes carcasses de métal venues d’on ne sait où et ayant l’apparence de l’insecte du même nom. Dans ce monde déchu, la présence des mantes a généré un culte étrange dérivé du catholicisme auquel les humains se vouent avec grande soumission. Observateur silencieux, Ivan laisse ses pas le guider à travers les méandres de cette étrange société évoquant une théocratie.

Commentaires

 

Ce texte de Jean-Louis Trudel, comme tous les textes du numéro spécial « Décollages » d’imagine…, est constitué de bribes, d’amorces et de passages tronqués. Le défi lancé par la défunte revue consistait, d’une part, à laisser des illustrations inspirer les auteurs pour qu’ils brodent leur histoire autour d’une image ; d’autre part, imagine… ne publiait là que quelques passages d’une histoire en devenir. Ce que Trudel nous laisse entrevoir d’« Entre la nuit et l’illusion » nous montre les qualités habituelles de sa plume : un monde dense, une culture imaginaire riche, le tout décrit avec une sensibilité artistique doublée d’un esprit scientifique acéré.

L’univers religieux dans lequel évolue Ivan semble s’être développé autour d’une invasion de la Terre par une intelligence étrangère (Terre à présent dévastée, par suite d’une guerre d’invasion ou avant l’arrivée des mantes, au lecteur de décider) et le lecteur ne peut qu’être intrigué par les implications des éléments sociaux laissés çà et là au fil du récit. Cette succession de brefs passages s’avère fort bien écrite, laissant voir une maîtrise de la langue et une culture qui ne se démentira pas au fil de la carrière de l’auteur. Des noms de lieux aux consonances mythologiques ou littéraires (forêt de Brocéliande, cité d’Ys, jusqu’à une station orbitale du nom de Laputa, telle la cité volante de Swift) parachèvent l’effet d’étrangeté onirique qui se marie parfaitement avec le récit de science-fiction aux lourds propos. Un texte unique et déstabilisant qui ne laisse pas le lecteur indifférent. [SC]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 179-180.