À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 131
Pagination
27-34
Lieu
Montréal
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

C’est la première fois qu’elle réussit à se rendre de l’autre côté du pont, à l’entrée des enfers. Sur la place publique, près des grandes portes, elle voit un homme qui émerge d’une mêlée de goélands qui s’entre-déchirent. Son regard à elle, chargé d’empathie et d’amour, le magnétise et le galvanise. Il deviendra comme elle un promeneur.

Commentaires

Par son titre, « L’Entrée des enfers » apparaît comme un prologue au cycle Les Chroniques infernales qui débute en 1995 avec la parution de Lame. Dans ce court texte en effet, on trouve un concentré des thèmes qui marquent le cycle : la souffrance presque insoutenable, la cruauté, la passion, la métamorphose, la rédemption.

Le texte illustre bien la manière Rochon, discrète, tournée vers l’intérieur, voire contemplative. Il transmet surtout des impressions et des émotions qui rendent compte de la philosophie de la vie de la narratrice, alter ego de l’auteure. Elle nous dit que la vie est une succession de choix plus ou moins assumés. Dans l’univers d’Esther Rochon, les choses n’arrivent jamais fortuitement, le parcours de ses personnages est le résultat d’une grande discipline difficilement acquise. S’ils sont rendus là où ils sont, ce n’est pas le fruit du hasard et il leur faut souvent des années pour comprendre leur rôle.

Malgré le foisonnement des images comme la traversée du pont au début du texte, Esther Rochon n’abreuve pas le lecteur de symboles culturels hérités de la mythologie grecque ou de la tradition judéo-chrétienne. On peut penser au Styx qui conduit aux enfers mais le nom n’est jamais évoqué ici. L’univers mental d’Esther Rochon est ailleurs, en fait. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 160.