À propos de cette édition

Éditeur
Le Passeur
Titre et numéro de la collection
L'ASFFQ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Année 1986 de la science-fiction et du fantastique québécois
Pagination
229-241
Lieu
Beauport
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Ayant depuis peu emménagé dans une vieille maison de Beauport, un écrivain constate d’étranges phénomènes : de minces filets de fumée percent les murs, le système de chauffage cafouille, le chien de la voisine d’en dessous, d’habitude si gentil, s’en prend aux représentants de la compagnie d’huile. Au même moment, le narrateur aperçoit périodiquement sur la Lune une tache lumineuse qu’aucun atlas ne mentionne et découvre qu’elle ne peut être perçue que de sa maison. Et puis, il y a cette trappe dans la cave, qui semble renfermer son destin…

Commentaires

Le proverbe a menti : il peut y avoir fumée sans feu – et c’est bien plus inquiétant. Il n’est pas fortuit que Jean Pettigrew prenne le proverbe à contre-pied pour établir une des bases matérielles par lesquelles les lois communes de l’univers sont transgressées : les proverbes, maximes, apophtegmes et autres resplendissantes formulations de la sagesse sont de formidables machines à cadastrer la réalité. Comme le chien peureux du récit qui attaque le réparateur du système de chauffage, le fantastique le plus docile s’enrage à leur contact. Entendons par docilité du fantastique certaine parenté avec Lovecraft, l’irréversible appel de l’abîme. Notons pareillement la progression classique (donc régulière) d’un texte plutôt mal engagé, quoiqu’on puisse lui faire grief de ne pas observer les principes d’économie de la nouvelle.

Sa valeur métaphorique m’intéresse cependant davantage : par une « lumineuse fin d'après-midi de septembre », le protagoniste nous fait part, guilleret, de ses projets littéraires. Le texte nous raconte comment des éléments “extérieurs” l’écarteront de son activité initiale jusqu’à l’en exclure totalement. N’étant pas parvenu à ce domaine d’élection que la littérature est pour elle-même, il sera du moins l’élu de quelqu’un d’autre, de quelque chose d’ailleurs. À la page blanche, il a préféré la tache blanche. Tel est peut-être le véritable péril en la demeure que suggère le titre. [GP]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 147.