À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
98-103
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Jonathan Yanogo est prêt à entreprendre sa mission pour laquelle il s’entraîne depuis des mois. Il s’est porté volontaire pour tenter de rapporter des informations sur cette guerre invisible qui décime l’humanité. Son ectoplasme est extrait de son corps et se réincarne dans un autre univers où il se pose. Ellipse temporelle. Karyn Brandt, qui avait pratiqué l’injection déclenchant le processus de transfert, émerge des décombres du laboratoire. Contre toute attente, Yanogo est revenu et est là devant elle.

Commentaires

 

Le résumé ci-dessus paraîtra ésotérique aux yeux de n’importe quel lecteur. Quelle idée saugrenue de publier le début et la fin d’une histoire sans la partie centrale ! C’est pourtant le défi que la revue imagine… a proposé à deux dizaines d’auteurs. L’expérience est peut-être stimulante pour l’écrivain, mais elle s’avère frustrante pour le lecteur.

Même à partir d’images d’un illustrateur étranger à son imaginaire, Yves Meynard réussit à esquisser un univers qui porte sa signature inimitable à travers les thèmes abordés, ce qui est la marque d’un grand écrivain. Certes, il serait impensable et inconvenant de reprendre ce texte en dehors du contexte où il a été écrit et de l’intégrer à un recueil. L’expérience littéraire a ses limites mais ici, Meynard répond parfaitement à la commande.

La première illustration est intégrée au prologue (« Jonathan Yanogo flotte au-dessus d’une couche de nuages ») tandis que les deux autres nous permettent d’imaginer à loisir les pérégrinations de l’Envoyé qui aboutit sur une planète recouverte de neige, habitée par des humanoïdes, les Mandrékans. On peut penser qu’une période de glaciation, à l’instar de celle qu’a vécue la Terre, a entraîné la disparition des malgorns, une espèce animale rappelant une des nombreuses variétés de dinosauriens. Est-on dans le futur, sur une autre planète même ? Seul Meynard le sait (et encore !) et je préfère son imagination à la mienne – c’est pourquoi je n’écris pas de SF !

Alors, de grâce, monsieur Meynard, veuillez écrire la partie centrale de « L’Envoyé » après nous avoir mis en appétit avec ce prologue riche en possibilités et ce court épilogue qui déjoue les probabilités statistiques du retour de l’Envoyé à son point de départ qui se situaient à 0 % de chances de réussite. Et que dire de cette phrase en conclusion, sinon qu’elle est fort intrigante : « Tout autour d’elle, on meurt : les âmes déchirées encombrent le sous-espace, humaines et mandrékanes, et hurlent leur terreur. » [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 129-130.