À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 43
Pagination
31-41
Lieu
Montréal
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Emma Fitzpatrick, jeune épouse du premier ministre, sort pour la première fois de son milieu bourgeois et monte dans un autobus pour y converser avec Lawson, homme d’âge mûr et taciturne, qui fut son mentor à l’époque de ses études. La ville qu’elle aperçoit durant le lent trajet semble en ruines, sillonnée par des machines, cruellement opprimée par les Extras, une caste politico-religieuse fanatique. Emma tente de raviver le militantisme de Lawson, le seul homme capable, croit-elle, de mener une insurrection contre les tyrans dont son mari lui-même est un fantoche.

Commentaires

« Renouveau civique, salaire minimum, simplicité administrative, crise économique », on cherche en vain l’Amanda Carpentier lyrique de « Froide Pierre » ou celle plus poétique du « Jour du laurier-rose… ». Le thème de « L’Erreur » est la politique, c’est-à-dire les choix collectifs et leurs conséquences : choix d’envisager les problèmes de façon simpliste, choix de remèdes faciles… puis, à l’heure du bilan, la tyrannie du fanatisme moral et des solutions finales. Ce que l’auteure dénonce, un peu pesamment peut-être, c’est la démagogie, la réduction de problèmes complexes à des enjeux primaires, la recherche de boucs émissaires : persécuter les chômeurs plutôt que d’affronter le chômage, détruire les taudis plutôt que de remédier à la pauvreté, châtier les consommateurs de pornographie plutôt que de chercher les causes de la violence sexuelle.

Amanda Carpentier a le sens du détail, dans ses descriptions du décor autant que des personnages. Sa prose reste sobre, l’évocation psychologique des deux protagonistes est juste. L’auteure use volontiers des dialogues comme véhicules des opinions, sinon des idéologies, mais son récit demeure hermétique. Carpentier semble être de ces écrivaines qui ne tiennent pas à être déchiffrées. Elle ne donne que des aperçus d’un monde que le lecteur quittera sans l’avoir compris vraiment – du moins pas à la première lecture. Mais si le procédé peut enchanter, comme dans « Le Jour du laurier-rose, les invités vinrent nombreux » (dans Imagine… 37, 1986), il peut aussi résulter en un texte cérébral, frôlant parfois l’ennui, tel justement « L’Erreur ». [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 45.