À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Solaris 117
Pagination
7-14
Lieu
Gallix
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Simon Terrenal est un aventurier qui bourlingue dans la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Accompagné de Manouane Lafarge, une jeune Lunaire qui veut suivre ses traces, il fait la rencontre d’un prospecteur, Pedro Pedrero, qui lui confie avoir été obligé de céder à rabais un astéroïde voisin de Vesta pour rentrer rapidement sur Terra afin de récupérer l’héritage de son grand-père décédé. Or l’argent de la vente lui a été volé. Simon s’engage à lui payer son billet de vol s’il réussit à racheter, par la ruse et le chantage, l’astéroïde sur lequel le prospecteur affirme avoir trouvé des fossiles extraterrestres d’une grande valeur marchande. L’entreprise réussit mais Simon découvre que Pedro a menti : il n’a pas été détroussé. Et qu’en est-il des prétendus fossiles ? Manouane, qui a suivi en retrait ces rebondissements, organise une supercherie pour mettre la main sur l’astéroïde.

Commentaires

« Les Escrocs » est un « hommage à Bob Morane, au Saint, à Arsène Lupin et aux autres chevaliers de l’aventure… », mentionne l’auteur en exergue. Je dirais que la nouvelle évoque davantage Arsène Lupin que Bob Morane car si je me fie à mes souvenirs d’adolescent de treize ans, le héros d’Henri Vernes n’escroquait pas ses semblables. Il était (et est toujours ?) un redresseur de torts. Mais va pour le côté bourlingueur de Simon Tenneral.

Le plaisir de lecture de cette nouvelle de Jean-Louis Trudel, qui emprunte un ton léger, tient aux multiples rebondissements de l’intrigue qui caracole d’un coup fourré à l’autre. Tous les personnages esquissés selon les clichés du genre sont des escrocs. C’est celui qui réalise la dernière escroquerie qui remporte la mise la plus importante.

Tout au long du récit, le personnage de Manouane Lafarge paraît accessoire et ne semble justifier son existence que pour assurer une présence féminine dans ce monde d’hommes. Heureusement, Trudel ne succombe pas à la tentation de la romance sentimentale entre Simon et la jeune Lunaire. Mais alors qu’on soupçonne l’auteur de chercher à se dédouaner d’une vision trop masculiniste de l’aventure dans ces recoins du système solaire, c’est Manouane, au bout du compte, qui se montre la plus maligne et qui rafle le gros lot.

L’intrigue est bien tournée et Trudel infuse dans la narration des éléments scientifiques intéressants. Il met ici à profit sa formation d’astronome pour émettre des hypothèses pouvant expliquer comment des fossiles martiens ont pu logiquement se retrouver sur un astéroïde, entre Mars et Jupiter. Son écriture se fait même ludique quand il décrit des situations inusitées causées par la pesanteur réduite dans les entrailles de l’astéroïde Vesta colonisé par les Terriens.

« Les Escrocs » ne donne pas à lire l’arnaque du siècle mais elle constitue, de fait, un bel hommage aux célèbres aventuriers de la littérature et du petit écran. On sent le plaisir de l’auteur à manier les clichés pour mieux s’en jouer. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 190-191.