À propos de cette édition

Éditeur
Le Passeur
Titre et numéro de la collection
L'ASFFQ
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Année 1987 de la science-fiction et du fantastique québécois
Pagination
217-219
Lieu
Beauport
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un enfant s’est endormi sur le divan du salon et rêve que son vaisseau spatial s’est écrasé sur un monde hostile du nom de Curmiss. Seul survivant, le naufragé avance péniblement pour finalement succomber à l’attaque d’une plante carnivore. La mort le projette alors dans un nouvel univers. Le naufragé y retrouve tous ceux qui ont perdu la vie sur Curmiss. Ces esprits “vivent” en paix, dans la sérénité. Dans le salon, les parents tentent en vain de réveiller l’enfant qui, selon le médecin accouru sur les lieux, a sombré dans un profond coma.

Commentaires

Le naufrage sur un monde inconnu et l’exploration de l’après-vie par le rêve sont des thèmes courants en science-fiction. Le court texte de Godbout ne laissera cependant personne indifférent. Écrit peu de temps avant le décès de l’auteur, « L’Espace du rêve » traduit l’inquiétude et la peur de l’être humain devant l’imminence de la mort, mais aussi l’espoir d’une renaissance dans un au-delà.

Le rêve de l’enfant (récit principal) est une fiction dans la fiction, qui débouche sur un nouvel univers fictionnel, l’après-vie. Le lecteur est ainsi entraîné de plus en plus profondément dans le rêve – dont la construction rappelle les poupées gigognes – sans pour autant qu’il y ait rupture avec la “réalité„ ou le premier degré de la fiction (les « Charles, réveille-toi » qui entrecoupent de temps à autre le rêve de l’enfant).

Le médecin appelé par les parents affirme à la toute fin que le cerveau de l’enfant endormi « démontre toujours une intense activité, comme s’il était en communication constante avec l’extérieur ». La plongée intérieure ne doit donc pas être considérée comme enfermement sur soi ou rupture avec l’extérieur, mais comme ouverture sur l’inconnu. Le rêve permettra en effet de découvrir deux univers imbriqués l’un dans l’autre : Curmiss et l’après-vie. Ajoutons que la fascination qu’exerce l’ailleurs sur le naufragé apparaît aussi comme un signe manifeste d’ouverture.

L’écriture inexpérimentée de Godbout – style un peu lourd, surcharge d’adjectifs – pourrait déplaire à certains, mais elle n’enlève rien à la profondeur du témoignage. « L’Espace du rêve », un pont entre hier et demain, entre soi et l’autre, entre la vie et la mort… [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 78-79.