À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Solaris 89
Pagination
8-9
Lieu
Hull
Année de parution
1990
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La situation entre la Terre et ses colonies lunaires menaçant de dégénérer en une guerre nucléaire, les groupes pacifistes se mobilisent pour réaliser une chaîne humaine de l’Amitié entre les deux planètes. L’initiative réussit mais bientôt, la chaîne se rompt. Sa partie centrale s’agglomère alors pour constituer un planétoïde vivant qui aura désormais valeur de mémorial de la paix.

Commentaires

De la SF, ce récit ? Oui, mais il ne s’agit pas d’une science-fiction qui repose sur des fondements scientifiques sérieux. Elle est plutôt au service d’une fiction qui prend la forme d’une fable ou d’un conte philosophique.

Toutefois, il me semble qu’il y a quelque chose qui cloche. Le titre, qui annonce les intentions ironiques ou satiriques des auteurs, va à contre-courant de la conclusion du texte. Gauthier et Déri se moquent des mouvements pacifistes qui entreprennent le projet utopique de relier la Terre et la Lune par une chaîne humaine. Pourtant, leur entreprise réussit et la menace de guerre est écartée. On comprend mal, dans ces circonstances, les raisons qui amènent les auteurs à ironiser sur la bêtise humaine. Je doute qu’ils aient réellement voulu prendre pour cible le pacifisme mais c’est bien sur cette impression que nous laisse le texte.

Hormis cette ambiguïté essentielle, cette inadéquation fondamentale entre les intentions des deux auteurs et le message qui se dégage du récit, le texte n’a pas de défauts majeurs et, de plus, il amuse. Il y a bien ça et là quelques détails anecdotiques – le sort de l’équilibriste chinois Xi Ping – qui n’ont pas leur place dans ce genre de conte philosophique mais la beauté de certaines images surréalistes – sans doute dues à Philippe Gauthier, si on se fie à ses textes précédents – fait oublier ces faiblesses.

« L’Être humain est vraiment fantastique » n’est pas un grand texte mais le refus des auteurs de se prendre au sérieux lui confère un côté attachant et sympathique. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 69.