À propos de cette édition

Éditeur
Les Publications Ianus
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Sous des soleils étrangers
Pagination
35-51
Lieu
Laval
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Manhattan. Morgan travaille à la fourrière, surpeuplée depuis l’arrivée des figurons sur le marché (petits animaux domestiques créés artificiel­lement dans les laboratoires de la Lorrenzco). Le jeune Morgan ramène chez lui un chat au comportement étrange. Une amie de Morgan, Fancy, découvre qu’il s’agit d’un figuron d’un modèle très perfectionné et décide de faire enquête. Fancy rencontre alors deux savants opposés aux expé­riences de la Lorrenzco et inquiets de ce qui se trame dans les laboratoires de la compagnie. Ensemble, ils élaborent un plan pour percer les mystères de la Lorrenzco.

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Commentaires

La commercialisation des figurons, véritables jouets vivants répondant aux fantaisies et aux désirs les plus fous, est en train de bouleverser le mode de vie des New-Yorkais. La création de ces petits compagnons de jeu n’est en fait qu’une étape vers la réalisation d’un plus grand objectif gardé secret par les instances en cause (politique, scientifique et industrielle) : la création de lovins et lovines, êtres sexualisés tenant à la fois de l’enfant et de l’adulte, ouverts aux gestes d’affection, pourvus de discernement et capables de communiquer à un niveau très avancé. Aucune loi n’interdira la vente de ces lovins puisqu’il s’agit d’êtres artificiels, de jouets créés dans le but de répondre aux fantasmes de l’homme. Et y a-t-il des lois contre les jeux, nous dit l’auteur ?

« L’Évangile des animaux » soulève une fois de plus maintes interrogations sur les recherches effectuées en biotechnologie (mutations génétiques), sur l’éthique du scientifique et la faiblesse de l’homme en quête d’un plaisir renouvelé. L’homme saurait-il freiner la réalisation de ses propres fantasmes ? Où tracer la ligne de démarcation entre le bien et le mal ? Comment distinguer ce qui est moral de ce qui ne l’est pas ?

Mais l’apparition des figurons soulève d’autres problèmes et interroga­tions. Ainsi, l’homme ne risque-t-il pas de briser l’équilibre de l’éco­système par ses diverses manipulations génétiques ? Et la création d’une espèce animale "intelligente" ne risque-t-elle pas d’influer plus ou moins positivement sur le comportement des animaux ? Enfin, jusqu’à quel point l’homme resterait-il maître d’une espèce nouvellement créée ?

Jean Dion traite avec originalité quelques thèmes classiques de la litté­rature de science-fiction. L’auteur sait attiser la curiosité du lecteur, révéler à petites doses les éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue. Les changements de perspective – le narrateur est tour à tour aligné, d’une scène à l’autre, sur des personnages différents – et les changements constants de décor dévoilent progressivement les multiples facettes de ce monde imaginaire.

« L’Évangile des animaux » procure un réel plaisir de lecture. L’auteur maîtrise bien la langue et sait composer avec deux grandes caractéristiques du genre : l’émerveillement et la critique sociale. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 82-83.