À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 43
Pagination
67-84
Lieu
Montréal
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

En l’année 2024, le « néogénéticien » Inst Remlack parvient à s’évader d’une prison à sécurité maximale. C’est la première fois en douze ans qu’un prisonnier s’enfuit de cet endroit. Aussitôt, des « mercenaires » le poursuivent, armés jusqu’aux dents. Se fiant à sa puissance physique et à ses connaissances techniques, Remlack tente de leur échapper. Par inadvertance, il tombe dans un trou et disparaît aux yeux de ses poursuivants. Une fois revenu à lui, il explore la ville la plus proche, mais la réalité qu’il perçoit lui paraît étrange. Puis brusquement, il se retrouve à l’intérieur de la prison, sanglé à un siège et branché à un appareil qu’il a lui-même inventé. Dans le but de prévenir les tentatives de fuite, cette machine induit des hallucinations qui font vivre aux sujets d’irréelles mais très vraisemblables évasions.

Commentaires

Ce que je vais dire est peut-être inapproprié, mais allons-y pour l’intuition ! J’ai l’impression que Faustin Bouchard fréquente Robert Ludlum. Enfin, Ludlum ou quelque(s) autre(s) auteur(s) spécialisé(s) en romans d’action.

La nouvelle de Bouchard, en effet, contient tous les éléments qui font la marque de commerce de ce genre littéraire : le narrateur externe qui décrit sans s’émouvoir, le héros-surhomme aux ressources illimitées, la profusion de détails dans la description des actions, la psychologie (parfois) sommaire (comme c’est le cas ici), l’utilisation (fréquente) de gadgets, les affron­tements physiques, etc.

Malheureusement, « Évasions programmées » souffre aussi de quelques-uns des défauts souvent attribués à ces textes. L’auteur n’écrit pas avec facilité. Son choix de mots est parfois malhabile, et les clichés abondent : « Ses traits se durcirent. » (p.71), « … pas un bruit ne rompait le silence » (p. 67), « La nuit d’été était d’un noir d’encre. » (p. 67), « Il ne verrait pas l’aube se lever sur la magnifique vallée. » (p. 72).

Le récit devient un peu confus vers la fin, et l’on achève la lecture avec le goût de demander à l’auteur des informations supplémentaires. Pourquoi Remlack avait-il été emprisonné ? Quand donc a-t-il inventé cette machine qui induit les « évasions programmées » ? Comment se fait-il qu’on l’ait branché à un appareil dont il connaît les moindres secrets ?

Une nouvelle de SF peut être aussi un excellent récit d’aventure. Cependant, Faustin Bouchard semble avoir oscillé entre les deux genres, ce qui expliquerait peut-être les failles de son texte. Très "ludlumienne" au début comme je l’ai dit, l’histoire change brusquement de ton pour s’orien­ter vers une thématique un peu plus "dickienne". L’idée d’une fiction induite par une machine n’a rien de très nouveau, chacun en conviendra. Mieux exploitée pourtant, et sans écarter les éléments propres au récit d’action, elle aurait pu générer un texte d’une qualité supérieure. Mais il s’agit ici de la première œuvre publiée par Faustin Bouchard.

Je souhaite que ce nouvel auteur n’abandonne pas la science-fiction d’aventure, ce créneau étant singulièrement inoccupé pour le moment dans la SFQ, si l’on fait abstraction de la littérature destinée aux jeunes. [DC]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 38-39.