À propos de cette édition

Éditeur
La Sauvagine
Titre et numéro de la collection
Nouvelles francophones - 4
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Femmes de cavales
Pagination
213-227
Lieu
Lachenaie
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un passant entre dans une galerie d’art où se tient une femme énigmatique et impassible. Elle est l’auteure des quatre tableaux représentant une femme ou une déesse qui sont exposés dans la boutique. L’homme tente, sans grand succès, d’établir un échange avec l’artiste. Elle finit par accepter qu’il soit le gardien de ses toiles. Quelques jours plus tard, les quatre tableaux ont subi une transformation et présentent des couples hétérosexuels.

Commentaires

Il y a chez Johanne Girard une volonté manifeste de mythifier et de magnifier la femme, volonté à l’œuvre dans cette nouvelle comme dans « Les Yeux de chair » et dans « L’Homme de plume ». Cette entreprise est d’autant plus irrésistible qu’elle se conjugue avec l’utilisation des quatre éléments fondamentaux du cosmos : l’eau, l’air, la terre et le feu. La prose de l’auteure a alors tendance à verser dans un lyrisme poétique où le sens se perd. « Avec démence, les âges senestrorsum se hissent et envahissent murs et planchers dans une giration ordonnée. Une spirale avale le contexte. Il n’y a plus de rythme vital. Que des souffles, des brasiers, des blizzards. Le Néant gronde. Il arrache au silence son dernier halètement. »

« Femmes de Cavales », qui vient après « L’Homme de plume » dans le recueil, se présente comme une variante de cette nouvelle. Plutôt que la littérature comme pont entre le réel et l’imaginaire, c’est la peinture qui sert ici d’intermédiaire. Mais le motif thématique est convenu et ne brille guère par son originalité. Au-delà de la célébration de la puissance attractive de la femme, c’est la fascination de l’art qui est examinée par l’auteure. Et son ambiguïté foncière. « L’Art Vivant est beau mais peut être destructeur. Diabolique dans certaines conditions. » L’ambiguïté s’étend au sujet même représenté sur la toile. Au début, il y a une femme ; à la fin, il y a un homme et une femme, mais forment-ils pour autant un couple ? L’homme n’a-t-il pas renoncé à son existence humaine pour une icône ? [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 275.