À propos de cette édition

Éditeur
Liberté
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Liberté 116
Pagination
49-55
Lieu
Montréal
Année de parution
1978

Résumé/Sommaire

Le narrateur se rend chez un ami, un ermite qui vit dans une maison en ruine et qui ne reçoit que les nuits de pleine lune. Constatant que l’homme est souffrant, il part chercher de l’eau à la fontaine. Il rencontre deux jeunes femmes identiques, l’une vêtue d’une robe blanche, l’autre d’une robe rouge. Elles le suivent au chevet du malade qui lui dit qu’elles s’appellent Vous et Moi. Le narrateur se sent attiré par elles et comprend leur véritable nature quand le maître crie : « Moi ! ».

Commentaires

Il y a des tonnes de nouvelles qui représentent la mort sous les traits d’une femme, belle et attirante. « Fièvre » de Claude-Guy Jasmin – ne pas confondre avec Claude Jasmin, l’auteur de La Petite Patrie – ne renouvelle pas vraiment le cliché mais le fait que la personnification soit double ajoute une touche d’originalité.
Toutefois, le plus grand atout du texte est le personnage du maître car il dégage une aura mystérieuse. Ceux qui le fréquentent ne savent pas exactement son âge, il ne tient salon que les soirs de pleine lune et ces réunions sont l’occasion d’« un vigoureux lavage, brossage et nettoyage de l’esprit et de l’âme ». Le narrateur en sort, au petit matin, « comme purifié, sans autre désir que celui du bonheur avec une femme ». C’est d’ailleurs un désir sexuel que le narrateur perçoit chez les deux jeunes femmes présentes au chevet du maître. C’est Éros et Thanatos qui tissent leurs filets.
Fait plus étrange encore, le lecteur a l’impression que cet homme charismatique impose sa volonté à la mort et que s’il eût crié : « Vous ! », c’est le narrateur que la mort serait venu chercher.
« Fièvre » a toutes les qualités de la nouvelle fantastique classique. Bien écrit, le récit, à l’ambiance prégnante, distille une atmosphère romantique qui rappelle la prose de Chateaubriand. [CJ]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 270.