À propos de cette édition

Éditeur
L'Oiseau bleu
Genre
Fantasy
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Oiseau bleu, vol. XIX, n˚ 7
Pagination
162-164
Lieu
Montréal
Année de parution
1939
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un bûcheron peine à nourrir sa famille. Un jour, dans la forêt, sa fille, Tulisé, entend une voix près d’une fontaine abandonnée qui lui demande si elle veut devenir son épouse. Venu sur les lieux, le père accepte de donner la main de sa fille pour la sortir de la misère. Le mariage a lieu sur place sans qu’elle voie son époux qui, après la noce, la fait venir dans son palais. Elle est heureuse et comblée mais elle ne voit son mari que la nuit et celui-ci lui interdit de sortir du domaine et de recevoir des visiteurs. Un jour, Tulisé insiste pour connaître le nom de son époux qui la prévient qu’un malheur s’abattra sur eux s’il donne suite à sa demande. Dès que Basnack-Dan prononce son nom, un monstre aquatique s’empare de lui et Tulisé retombe dans la pauvreté. Ils se retrouveront après dix ans de séparation.

Commentaires

Le titre pourrait nous laisser croire qu’il s’agit d’un bon vieux conte de chantier typiquement québécois. Il n’en est rien. « La Fille du bûcheron » est plutôt un conte oriental qui se passe probablement en Inde si on en juge par ce petit détail : « […] la corbeille de mariage, selon la coutume hindoue, était ornée de petits lampions de couleurs variées. » Mis à part cela, il n’y a aucun élément de la culture orientale ou des mœurs du pays qui colore le texte.

On se serait attendu à ce que le monstre, une tête de serpent de mer, fasse référence à la mythologie hindoue mais il n’est même pas nommé. Ce conte de fées diffère peu, finalement, des histoires de rois et de princesses. Hormis la voix qui se fait entendre à Tulisé dans la forêt et la transformation de l’existence du couple à la suite de la malédiction, le récit s’avère plutôt réaliste.

La ligne narrative se concentre sur le destin de Tulisé et ne développe pas d’intrigues secondaires. Il s’agit essentiellement d’une leçon sur l’amour que Tulisé comprendra après en avoir payé le prix fort. Le véritable amour exige de faire confiance à l’autre, ce que Tulisé, par curiosité, est incapable d’accepter en se servant du levier de son amour pour forcer son mari à lui révéler son identité.

Dans l’univers du conte, le pourquoi du comment demeure souvent mystérieux. Ainsi, on ne sait pas pourquoi Basnack-Dan ne peut révéler son nom à sa femme sans encourir une terrible malédiction. Le lecteur doit en prendre son parti. [CJ]