À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la série
Les Marches de la lune morte - 1
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 118
Genre
Fantasy
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
153
Lieu
Montréal
Année de parution
1997
ISBN
9782894200834
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sébastien Szeleky a vécu toute sa vie dans le vaste château de ses ancêtres, aux confins de l’Empire, dans la Marche Orientale. Sa mère est morte à sa naissance, son père est un homme taciturne et souvent absent parce que politiquement influent : Sébastien a dû s’inventer des amis imaginaires pour l’aider à grandir, et en particulier une sœur plus réelle que les autres, mais qui le quitte elle aussi quand il atteint l’adolescence.

À la mort de son père assassiné par ses ennemis, Sébastien, qui a quinze ans, se rend compte qu’il va devoir devenir adulte très vite. On l’a élevé et éduqué pour jouer un rôle peut-être important dans l’avenir politique de l’Empire : celui-ci branle sur ses fondations, et la magie, autrefois omniprésente, en est à ses derniers soubresauts et ne pourra être d’un grand secours… Sébastien s’offre alors une dernière frasque enfantine en allant explorer la seule aile du château qui lui reste encore inconnue. Il y découvre un passage qui le conduit sur une autre planète, la Lune, où la magie bien vivante est exercée essentiellement par des femmes car les hommes sont très rares. Mais la Lune elle-même connaît ses conflits, exacerbés par la disparition des ressources liée à un assèchement et un refroidissement généralisés.

En butte à la paranoïa de la Commandante Azinou persuadée qu’il est un puissant magicien ennemi parce qu’il a réussi à utiliser la porte intermondes, Sébastien réussit à se gagner le soutien de Loriel, une des assistantes d’Azinou dont le visage ressemble étrangement à celui de sa sœur imaginaire. Avec Ashkash, un des rares sprall (mâle) magiciens, elle l’aide, peut-être au péril de sa vie, à retourner chez lui. Il se retrouve donc dans le château ancestral, mais le passage – un portail intermondes datant des beaux jours de la magie – est toujours ouvert. Que va-t-il se passer maintenant pour Sébastien ? Il sait en tout cas qu’il n’a pas rêvé : il a ramené de son aventure deux cristaux de lune et une pièce de monnaie à l’effigie d’Azinou…

Commentaires

Ce roman est de toute évidence le premier d’une série, et tous les éléments indispensables y sont rassemblés pour l’aventure future : l’auteur prend son temps pour nous décrire le château – y passent des souvenirs de Mervin Peake et de son Gormenghast, que les adultes apprécieront et qui ne dérangeront pas les jeunes lecteurs : même si les déambulations de Sébastien semblent un peu longues, qui n’a rêvé d’avoir à explorer une vaste et mystérieuse demeure ?

La découverte de la civilisation des magiciennes lunaires est également progressive et sans doute délibérément lacunaire, avec la mise en place de personnages qu’on retrouvera très certainement par la suite, Azinou, Ashkash, Loriel, et la description inventive des coutumes, du langage, des vêtements même et la nourriture – décrits avec force détails dans la plus pure veine de Jack Vance, auteur dont Yves Meynard est un fan éclairé.

On retrouve ici ce qui fait le charme de Meynard, dans quel que registre qu’il écrive : le mélange de retenue et d’émotion, de logique et d’onirisme, le travail de l’atmosphère à travers le point de vue du personnage et surtout, pour la lectrice que je suis, une absence résolue des « mignonneries » trop fréquentes dans les romans non réalistes pour jeunes. Sébastien oscille en équilibre entre l’adolescence et le début de l’âge adulte, les exigences de la réalité et le désir de rêve, et le ton du récit y est fort bien adapté.

Le seul problème de ma lecture, en fin de compte, est surtout lié au fait que les péripéties de ce roman n’en font pas une histoire se suffisant à elle-même ; le « à suivre » du dernier chapitre est presque tonitruant… [ÉV]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 123-124.

Références

  • Martin, Christian, Temps Tôt 45, p. 53.
  • Spehner, Laurine, Lurelu, vol. 20, n˚ 2, p. 29.