À propos de cette édition

Éditeur
Ashem Fictions
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Fou rire
Pagination
17-20
Lieu
Saint-Hyacinthe
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans l’univers d’Érymède, Charlie est une journaliste qui suit les courses de voitures sur Terre après avoir appartenu au circuit nettement plus prestigieux des topo-courses menées dans le reste du système solaire avec des engins volants. Elle a connu le grand Folker, pilote vedette qui a péri dans un accident, et aussi Yadjine, une des fans les plus assidues de Folker. Charlie est depuis longtemps éprise de Yadjine, mais elle sait bien que Yadjine n’était fascinée que par Folker. Mais le milieu de la course sur Terre accueille un jeune pilote du nom de Dane Folker, le fils de l’autre, et Charlie s’arrange pour que Yadjine découvre un jour son existence…

Commentaires

Pelletier rend ici un hommage explicite à la nouvelle primée « Yadjine et la mort » (1985) de Daniel Sernine en imaginant un prolongement inattendu de la situation de départ. Sa nouvelle pose une question. Comment une groupie réagirait en faisant la connaissance du fils de son idole, en particulier quand la ressemblance du fils avec le père est troublante ? Perverse, la nouvelle s’interrompt avant de fournir une réponse, mais la narratrice suggère que la rencontre sur le point d’avoir lieu pourrait rendre à Yadjine le goût de vivre.

 

Pour un texte écrit en une heure, il s’agit d’une réussite impressionnante. Pelletier en avait-elle eu l’idée auparavant ? Elle livre un portrait tout en finesse de la narratrice frustrée par l’inaccessibilité de l’objet de son désir puisque Yadjine est consumée par les regrets depuis la mort de Folker. Présenter à Yadjine le fils du pilote qui l’a fascinée n’est-il qu’un geste généreux de la part de Charlie ? Quand elle évoque le goût de vivre que Yadjine pourrait retrouver, espère-t-elle profiter à terme de ce retour à la vie des sentiments de la femme que Charlie aime depuis si longtemps ? Si le texte reste hanté par un certain désabusement caractéristique de l’œuvre serninienne, le personnage de Charlie a la force d’âme – toujours un peu désordonnée – de maintes héroïnes de Pelletier. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 149-150.