À propos de cette édition

Éditeur
Presses universitaires de Saint-Boniface
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Cahiers franco-canadiens de l'Ouest, vol. 6, n˚ 2
Pagination
331-340
Lieu
Saint-Boniface (Manitoba)
Année de parution
1994
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

Le narrateur a quatorze ans. À la ferme de ses parents, tout au cours de l’été, lorsque leurs vaches entrent en chaleur, elles sont amenées au taureau, Néron, pour être saillies. Après quoi les parents partent pour la journée, afin d’avoir un peu d’intimité conjugale, et laissent le narrateur seul avec sa sœur Didon, qui se peint le corps, dans l’espoir de devenir une fée. Au temps des moissons, la mère est blessée par le taureau et meurt peu après. On vient chercher Néron, mais Didon recrute l’aide de son frère pour libérer le taureau. Il faut qu’il aide leur mère à traverser le Styx, après tout.

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Commentaires

Voilà un texte énigmatique, à l’écriture extrêmement sensuelle et pleine de non-dits. Ainsi le passage où le narrateur discute avec la fille des voisins qui fait éclater des quenouilles et qui lui déclare qu’un jour il tuera son frère. On imagine facilement une histoire d’inceste ou à tout le moins de violence là-dessous mais ce n’est jamais clair.

L’appartenance de ce texte au genre peut poser problème, car il n’y a pas d’éléments franchement surnaturels. Par contre, le ton de la nouvelle s’inscrit directement dans la lignée fantastique. Une lecture terre à terre y verrait un simple récit de passage à l’âge adulte, d’où son titre. Mais ce serait oublier que le sentiment de perte de la magie, ce que le critique John Clute appelle le thinning, est un aspect presque incontournable du genre. L’atmosphère poétique du texte, le sentiment d’éternité qui s’en dégage en dépit de son sujet, les mystères qui s’entremêlent juste sous la surface ; tout cela se conjugue pour créer une œuvre qui s’incruste dans l’esprit du lecteur et refuse de lâcher prise.

Au contraire de tant de textes jetables, celui-ci exige d’être relu. Je ne suis pas certain d’avoir compris ce qu’il me disait, mais je sais qu’il m’a parlé, d’une voix que je ne pouvais ignorer. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 136.