À propos de cette édition

Éditeur
Mondia
Titre et numéro de la collection
À l'écoute de la littérature
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Contes d'amour & d'enchantement du Québec
Pagination
95-102
Lieu
Laval
Année de parution
1989
Support
Papier + Cassette

Résumé/Sommaire

Dans un village de pêcheurs, le Troublé affirme avoir entendu une fleur émettre un son. Un son qui le transporterait « bien loin en arrière, dans d’autres mondes ». Seul Daumier-le-Plaisant accepte d’aller écouter cette fleur avec lui. Et il finit par entendre une sorte de plainte au moment où le Troublé s’éloigne.

Première parution

Fleur qui faisait un son (La) 1944

Commentaires

Depuis quelques années, les récits composant le recueil Contes pour un homme seul d’Yves Thériault sont réédités individuellement par-ci par-là. En littérature québécoise comme ailleurs, il y a de ces textes qui méritent de n’être jamais oubliés et de devenir ce que l’on appelle des "clas­siques". Pour autant qu’un peuple apprécie sa littérature, on peut dire que l’œuvre d’Yves Thériault est relativement bien connue des Québécois. Son roman Agaguk est d’ailleurs toujours au programme en Français dans plu­sieurs écoles secondaires.

Pour expliquer l’originalité et la simplicité de son style – terriblement évocateur malgré l’impression de maladresse qu’il suggère –, on a dit de cet écrivain qu’il n’avait jamais vraiment appris à écrire. Soit. S’il est un auteur québécois qui semble écrire d’abord par intuition, sinon par instinct, cet auteur-là se nomme Yves Thériault. Et ça donne des phrases désar­mantes comme celle-ci : « Le Troublé ne dit rien longtemps. » Ou encore : « Puis les nuits vinrent qui étaient les nuits de pêche, les nuits longues et bleues, avec toutes les étoiles et le chant doux qui monte du fond de la mer, alors on oublia bien que le Troublé avait ouï le son d’une fleur. »

Dans les contes de ce recueil, Thériault fait preuve d’une extraordinaire capacité de n’exprimer que l’essentiel, je dirais même de n’exprimer que l’essence. Le reste est suggéré, et il appartient au lecteur de s’émouvoir, de craindre ou de s’émerveiller à partir des petites touches appliquées par l’écrivain. Ainsi, la fleur est-elle ici vraiment l’incarnation d’une femme, ou cette évocation ne représente-t-elle qu’une figure de style ?

Quoi qu’il en soit, le protagoniste est réellement un "troublé", lui qui a besoin de tuer ce qu’il aime. Quand nous sentons cela, la fin devient pré­visible, mais pas décevante pour autant. L’œuvre d’Yves Thériault est ainsi marquée par un mélange de violence et de tendresse qui ressemble tellement à la vie. [DC]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 209.