À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 67
Pagination
57-83
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une femme occupant le poste de bouffon d’une étrange monarchie amorce son récit en décrivant l’échec de sa performance, puis en racontant l’arrivée d’une nouvelle venue, danseuse lascive cherchant à plaire à un noble portant le nom de « fainéant ». La folle du palais verra sa fille unique la quitter pour chercher l’illumination dans le désert, puis les divertissements de la cour se succéder, tous plus décadents les uns que les autres, jusqu’au décès du fainéant et à son remplacement par un nouveau venu.

Commentaires

Une nouvelle inusitée et surprenante. Si l’intrigue elle-même est plutôt ténue, l’univers dépeint est totalement déstabilisant. Au fil des descriptions, l’auteur joue avec les mots pour surprendre son lecteur, glissant au dernier moment un mot inattendu permettant de comprendre qu’on assiste à une scène de sodomie zoophile, que coexistent en ce monde hommes, femmes, hermaphrodites et androgynes ou que la pratique de l’entomophagie est tout aussi courante que celle du cannibalisme.

L’auteur crée des termes nouveaux en emboîtant des mots connus les uns dans les autres pour duper le lecteur jusqu’à ce que leur sens réel soit révélé. L’usage de mots évocateurs – spécialement celui de fainéant pour désigner le noble – confère paradoxalement autant de cohérence que d’irréalité. La scène finale où, pour que le temps passe plus vite, le fainéant exige que l’on agrandisse le goulot du sablier officiel et qu’on y mette du sable plus fin, parachève adéquatement ce curieux tableau. Il flotte sur « La Folle du palais » un tel vent d’étrangeté que cette nouvelle, à l’intrigue par ailleurs plutôt faible, est un texte qui vaut amplement le détour. [SC]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 20.