À propos de cette édition

Éditeur
Fides
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Vendeur d'étoiles
Pagination
35-44
Lieu
Montréal
Année de parution
1961

Résumé/Sommaire

Un homme part à la recherche du fondeur qui a fabriqué la cloche de son village. Il le trouve en Sicile. Maestro Geronimo est vieux. Son rire, diabolique. Son atelier ? Un véritable enfer. Le visiteur y est pris d’une terrible vision. Il s’enfuit et se réfugie dans une église, en pleine montagne. Un prêtre lui raconte l’histoire de Geronimo. Un jour, le fondeur a attisé la colère de Dieu. L’intervention de Satan n’a fait qu’envenimer les choses. Le livre de comptes de Geronimo, relié en peau humaine, indique bien que les cloches ont été payées par Satan. L’homme ressent un profond malaise devant le prêtre qui avoue finalement être le frère de Geronimo. Un frère mystérieux qui se confond avec l’ombre avant de disparaître.

Commentaires

Yves Thériault met en scène un personnage dont l’imaginaire a été nourri par le son de la cloche de son village. Le désir de connaître le secret de sa fabrication n’avait fait que croître au fil des années. Comment un simple artisan avait-il pu créer des résonances aussi divines ? La découverte de l’atelier et du maître fondeur plonge toutefois l’admirateur dans la consternation. Le feu rougeoie et les apprentis ont l’air de démons. Une vision infernale s’impose alors avec force : le visiteur voit passer un cortège de cloches sous l’œil sévère de Dieu. L’appel de Satan se fait entendre et tout devient laid et difforme… Simple perversion de la perception de la réalité ou emprise véritable de Geronimo sur l’homme ? Rien ne permet de le dire. Voilà qui clôt en quelque sorte la première partie du conte.

La suite nous amène ailleurs. Là où nous sera révélé le passé de Geronimo, son lien avec le diable, qui explique que les cloches soient désormais bénies avant de servir l’Église… Thériault insère quelques éléments insolites dans ce second récit, de façon à accentuer le malaise du personnage principal : il y a le livre de comptes recouvert de peau humaine, la dissolution mystérieuse du prêtre à la toute fin, l’attitude du cochonnet au pied de la statue de plâtre…

Bref, du surnaturel religieux qui rappelle les contes québécois du XIXe siècle. Mais le lecteur reste sur sa faim. Le récit prend plusieurs chemins sans trouver d’issue satisfaisante. À l’image des cloches du fondeur qui craquent et perdent leur résonance… [RP]

  • Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 190-191.