À propos de cette édition

Éditeur
Maclean Hunter
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Châtelaine, vol. V, n˚ 7
Pagination
30-31 ; 56 ; 58 ; 60-61
Lieu
Montréal
Année de parution
1964

Résumé/Sommaire

Sofie, sortie d’une éprouvette comme le reste de l’humanité, a bien du mal à vivre avec ses émotions. Le cerveau électronique A+2 qui lui a été assigné l’exaspère en persistant à lire dans ses pensées. Quand Sofie se retrouve en compagnie de son ami Éric (un original qui insiste pour écrire ses poèmes lui-même plutôt que d’employer la machine idoine) et de Pol, un jeune homme qu’elle a rencontré en se baladant dans l’espace, la conversation tourne au vinaigre. Sofie va se plaindre aux Maîtres-de-Tout : pourquoi ont-ils donné à la nouvelle souche de l’humanité des émotions sans pour autant leur expliquer comment les contrôler ?

Les Maîtres-de-Tout lui disent que tout est comme il se doit et lui souhaitent bonne chance dans ses amours. Mais qu’est-ce que l’amour ? Sofie le découvrira finalement auprès de Pol. Aux scientifiques d’en établir la formule ; Sofie et Pol, eux, s’en vont explorer les étoiles.

Commentaires

Une petite histoire complètement ridicule, relevant davantage du NQ, le N’importe Quoi comme genre, que de la SF. L’intention de l’auteure n’était certainement pas plus sérieuse qu’il ne le fallait. N’empêche que le torrent de sottises qui nous sont décrites me tombe bien vite sur les nerfs. De mon point de vue, un texte où le soleil tourne autour de la terre, où les ordinateurs rougissent de plaisir en avalant des pages de livres de physique, où une collision entre deux fusées est sans danger puisque les occupants n’ont qu’à « actionner leur ceinture volante après avoir rebondi dans l’espace », ce n’est pas drôle, c’est idiot. On est loin des nouvelles humoristiques de Stanislas Lem qui regorgent de loufoqueries semblables mais avec plus de retenue et immensément plus de goût. Et qui ont la grâce supplémentaire d’éviter les clichés quand c’est possible.

Et quel est le propos du texte ? Eh bien, de nous répéter pour la millième fois que l’amour sera toujours l’amour. C’est peut-être bien une caractéristique fondamentale du NQ que d’affirmer en fin de compte que la réalité consensuelle actuelle est la seule correcte. En cela, il s’oppose à la SF, qui nous confronte à la possibilité d’une réalité profondément différente. Malgré son titre, « La Formule de l’amour » nous déclare que l’amour a toujours été et sera toujours une chose toute simple qu’on doit vivre. Sa formule ? Bah ! Eût-il relevé de la vraie SF que ce texte – même en prenant parti pour le statu quo – nous aurait rappelé que nos certitudes chéries ne sont pas des lois immuables. Mais est-ce que Châtelaine aurait osé publier en 1964 une telle hérésie ?[YM]

  • Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 56-57.