À propos de cette édition

Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la série
L'Énigme du Conquistador - 2
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
154
Lieu
Saint-Laurent
Année de parution
1997
ISBN
9782890516663
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le site du Maroc ayant orienté la famille Genest-Lemoyne vers le Yemen, Linda et son énigmatique patron Bular y apprennent que l’acolyte du fameux conquistador Don Felipe, le père Raphaël, a laissé des indications au sujet de la mythique troisième énigme posée par la reine de Saba au roi Salomon. Or, la réponse de cette énigme, réputée dangereuse, serait gardée par la statue de la reine Balkis, la belle du pays heureux…

Alors que Patrick tente de glaner des renseignements supplémentaires dans de vieux parchemins afin de mieux situer le lieu d’enfouissement de la statue, une épidémie foudroyante de grippe “espagnole” se déclare dans le village voisin de leur lieu de résidence. Alors que leur mère et leurs hôtes, une famille de médecins, tentent de porter secours aux villageois, Audrey et Stéphane, aidés par Malika et Ahmed, les enfants de leurs hôtes, découvrent que cette épidémie a été provoquée volontairement. Alors qu’Audrey et Ahmed agiront de façon bien téméraire afin de contrecarrer les plans de l’organisation criminelle internationale qui est responsable de cette catastrophe, Malika, Stéphane et son père, guidés par un mystérieux Bédouin, Suliman, repèrent la caverne qui serait le fameux palais où, selon la légende, reposerait la statue.

C’est Stéphane qui trouvera la solution au rébus du père Raphaël et qui leur permettra d’atteindre la statue de la reine Balkis et la réponse à la troisième énigme, mais ce n’est qu’après l’élimination de l’épidémie que Linda pourra enfin se pencher sur leurs découvertes. Et si la fameuse réponse sera décevante puisqu’il s’agit d’une connaissance maintenant connue, ce qu’elle découvrira écrit à l’encre invisible par Don Felipe sur un parchemin se trouvant dans la main de la statue ne laissera pas de la stupéfier : le vieux conquistador savait qu’un demi-millénaire après lui quelqu’un marcherait sur ses traces, quelqu’un qu’il guiderait de ses lumières !

Commentaires

Le deuxième volume de la série L’Énigme du conquistador propose une action encore plus endiablée que le premier, chose que je n’aurais pas cru possible. Satellite de repérage sophistiqué, correspondance Internet, énigme historique, terrorisme bactériologique, société secrète remontant au temps de Salomon, explosion par rayon laser, tout s’enchevêtre dans une cavalcade endiablée qui, si elle ne s’embarrasse toujours pas du détail et de la vraisemblance, n’en demeure pas moins enlevante.

Lu à toute vapeur, il se dégage de La Formule de mort un parfum encore plus fort d’Indiana Jones que dans le précédent, la magie de la série et de la « formule » aidant. Mais n’est-ce pas l’attrait de ce genre de saga, cette satisfaction de retrouver à chacun des épisodes les éléments qu’on a appréciés dans les précédents ? À ce chapitre, il est clair que Marillac tient le bon filon avec les messages sibyllins venus du fond des âges du père Raphaël et de Don Felipe, avec les énigmes et les rébus qu’ils proposent. Et puis, avec toutes ces recherches archéologiques, toujours prétextes à révéler les faits les plus stupéfiants de l’Histoire – quitte à ajouter au passage certaines légendes et beaucoup d’imagination, comme le faisait si bien naguère un certain Charroux –, le résultat ne peut qu’être palpitant, non ? Eh bien, oui, c’est palpitant, et ce malgré les invraisemblances et les incohérences.

Car lu avec un peu plus de retenue, on s’aperçoit brusquement que, de retenue, il n’y en a guère eu dans la rédaction de ce roman, l’auteur se prenant à son propre jeu. C’est ainsi qu’en page 14, il fait dire au grand-père Genest que sa fille et son gendre, partis au Yemen, « … vont inspecter un tumulus ». Or, ce n’est qu’une semaine plus tard que lesdits archéologues sauront, par la bouche de Suliman (p. 86), que c’est une sorte de tumulus qu’ils doivent chercher ! Et puis il y a cette scène où, alors que plusieurs villageois sont malades et quelques-uns déjà morts à la suite de cette virulente maladie qui les attaquent soudainement, on sort, à la fin du repas pris en groupe, guitare, flûtes et tambourins et « … certains des résidents […] se mettent à jouer et à danser, transformant la veille des malades en fête heureuse, accélérant peut-être ainsi le miracle de la guérison. » Je ne connais guère les traditions yéménites mais, la nature humaine étant ce qu’elle est, la perte brusque d’êtres chers et la proximité du désastre n’incitent guère à ce genre de réjouissances, me semble-t-il.

De ces accrocs à la vraisemblance, ou de ces si utiles « deus ex machina » de service, Marillac n’est jamais vraiment à court, préférant toujours le raccourci à la logique, l’impétuosité à la réflexion, ce qui me fait dire que, tout comme avec le premier volume, l’auteur s’est permis d’écrire un roman d’aventures qui roule à fond de train sur un scénario qui ne déplairait pas – une fois débarrassé de ses nombreuses scories ! – à Steven Spielberg, mais qui n’est en fait qu’un brouillon inachevé qu’il faut lire en oubliant totalement son sens critique ! [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 114-116.