À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 56
Pagination
77-95
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La guerre du Golfe dure depuis deux ans déjà. Saddam Hussein est mort, mais le conflit continue, s’enlise. Les Américains ont déployé l’arme ultime : des chars nucléaires, informatisés, les « crabes du désert », comme les appellent les combattants irakiens. Ibn ben Moussad, capable de pressentir la présence de ces tanks, en a déjà abattu huit ; Randy Gibson, seul occupant de son « crabe », rêve d’un homme à peine armé qui le prend en chasse… Les deux soldats se rencontreront dans un combat d’où ils sortiront tous deux vivants, mais de justesse. Et voici qu’arrivent un autre tank et d’autres fantassins irakiens ; ben Moussad et Gibson sont en plein centre de l’arène…

Commentaires

Texte assez lourdement moralisateur que celui-là. Sormany nous fait voir, à peine extrapolées, certaines des facettes de notre guerre du Golfe. Les hommes politiques américains se laissent béatement convaincre de déclencher le conflit ; les soldats engoncés dans leurs machines détruisent l’ennemi comme dans un super-jeu vidéo ; les combattants irakiens se défendent du mieux qu’ils peuvent, écrasés par la supériorité technologique adverse – mais on a envie de dire : « Et puis après ? »

Le premier tiers du texte est une longue entrée en la matière, après laquelle seulement nous seront présentés les deux protagonistes. Les personnages de ce premier tiers – le général McNamara et le lieutenant Jerry Cliff – n’ont qu’une existence à deux dimensions, voire une seule. Même Ibn ben Moussad et Randy Gibson n’ont guère de présence. L’intuition du premier et les rêves prémonitoires du second ne contribuent nullement à l’aspect SF de ce texte ; leur vraie nature est clairement celle de béquille narrative.

Il manque à « Fragments d’une guerre possible » un minimum d’ambiguïté ; il n’y est pas tant question de raconter une histoire que de sermonner le lecteur. La guerre est une bien vilaine chose, nous dit Sormany, et la guerre du Golfe était une bien vilaine guerre. Je suis d’accord, mais son réquisitoire échoue en tant que fiction, et m’inciterait de ce fait à prendre le contre-pied de sa position, ce qui n’était certainement pas l’effet souhaité… [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 164-165.