À propos de cette édition

Éditeur
Ashem Fictions
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Pot-Pourrire
Pagination
26-27
Lieu
Saint-Hyacinthe
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Au cœur de l’Institut, une armée de chirurgiens et de neurologues constatent avec horreur que leur unique patiente ne peut supporter le module de genèse qu’ils lui ont implanté. Sa tête gonfle jusqu’à ce qu’elle atteigne la taille d’un immense ballon. C’est à ce moment qu’un des chirurgiens procède à une incision. Il faut absolument enlever l’implant de la tête de la femme. Dès que la lame taillade la chair, le cortex explose et toute la salle d’opération est inondée de protoculture et devient subitement immatérielle. La patiente s’éveille au jardin d’Éden, tout près de l’Arbre Originel. Elle rencontre un homme visiblement excité par son arrivée. Lorsqu’il lui demande son nom, elle lui répond : Ève…

Commentaires

Cette très courte nouvelle, assez simple somme toute, se révèle néanmoins porteuse d’un sens universel et d’une belle profondeur intellectuelle digne des meilleurs récits de science-fiction. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. Ce qui aurait pu n’être qu’une petite histoire à la chute comique se démarque par sa façon d’amener cette théorie de la (re)création du monde, ou le continuel recommencement de celui-ci, mélangeant habilement science (implant, appareils sophistiqués qui fonctionnent en véritables IA) et religion (Adam et Ève, l’Arbre Originel).

À la fin de l’histoire, le lecteur a plein de questions en tête : qu’est-ce qui vient de se passer exactement ? Une fin du monde/le début d’un monde (est-ce vraiment le même ?) Qu’est-ce précisément que ce module de genèse ? Un implant pour créer la genèse du monde, fort probablement, mais alors, qu’est-ce qui ne semble pas marcher, si on se fie au fait que les spécialistes constatent que leur patiente ne peut pas le supporter ? Si elle avait pu le supporter, que se serait-il passé alors ? Et ce questionnement était voulu par l’auteur, selon moi, et n’est pas symptomatique d’une faille dans la nouvelle. Non, il est plus intéressant de ne pas tout comprendre justement à propos de ce moment si important qu’est la création du monde. Trop de détails auraient détruit la magie. [JR]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 88-89.