À propos de cette édition

Éditeur
JCL
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
82
Lieu
Chicoutimi
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Arriva Enkidu, en la ville d'Uruk, Enkidu né des dieux et double de Gilgamesh par l'âme orageuse, le père et la mère. Ensemble, ils attaqueront Huwawa, le roi dont les sbires rôdaient dans les campagnes d'Uruk.

Au retour, Isthar leur apparut, subjuguée par la beauté de Gilgamesh, mais ce dernier la refusa, connaissant sa réputation. Outrée, elle demanda au Dieu Anu, son père, de lâcher sur Uruk le Taureau céleste. Gilgamesh et Enkidu le tuèrent. Isthar jura de n'éprouver nulle joie tant que le néant ne les aurait pas engloutis.

Quelque temps après, Enkidu fut blessé en montant un cheval géant et mourut malgré toutes les suppliques de Gilgamesh, potions et formules magiques des médecins. Déchiré par cette mort, Gilgamesh quitta Uruk pour errer de par le monde, seul avec son chagrin, seul devant la mort maintenant crainte. Il vint à rencontrer Utnapisthin le Lointain, l'immortel comme les Dieux, qui lui narra la première fin des Hommes. Alors que Gilgamesh allait partir avec son fardeau, l'immortel lui dit où trouver la plante qui le garderait en vie pour toujours. Gilgamesh alla la chercher et, fort de son butin, revenait vers Uruk quand un serpent lui déroba la plante à nulle autre pareille. C'est à ce moment que Shamash, le Dieu ami des hommes, expliqua le danger de l'immortalité, l'évanescence des Dieux, ombre des hommes, et où Gilgamesh pourrait trouver le seul Dieu qui pourrait lui « …accorder cette immortalité qui vous fait tous frémir d'impatience et d'envie… ».

Le lendemain, Gilgamesh reprit sa route vers Uruk, ivre de joie.

Commentaires

J'ai fait un résumé long de ce court roman d'Alain Gagnon pour donner la chance à ceux qui auraient lu Le Chant de Gilgamesh, récit sumérien traduit et adapté par Jean Marcel, paru en 1979 chez VLB, de se faire par eux-mêmes une idée de la similitude des deux textes. Sauf certains détails mineurs, l'histoire est rigoureusement la même que celle trouvée dans les années cinquante au Moyen Orient et écrite voici plus de cinq mille ans.

Le roman d'Alain Gagnon se présente donc, si on veut bien me passer l'expression, comme une variante – j'aime mieux que plagiat ! – du premier texte connu, celui de Gilgamesh, duquel – à la lumière de nos connaissances actuelles, il va sans dire – dira Jean Marcel dans la présentation de sa traduction adaptée : « … premier d'entre tous, il interroge déjà ce que les textes de toutes les littératures à venir ne cesseront d'interroger : la vie, l'amour, la mort… Nous voici par conséquent, non seulement devant l'origine même de la narration, mais aussi devant toutes les interrogations secrètes qui vont hanter la narration, justifier peut-être même son existence… ».

Devant ces circonstances, et devant, dois-je le répéter, les changements mineurs apportés à l'histoire par Gagnon – tout comme à l'orthographe des noms – par rapport à la version de Jean Marcel, je ne peux qu'éprouver un certain désarroi. Hormis la volonté de rendre hommage à l'auteur inconnu du Chant de Gilgamesh, précurseur de tous les écrivains, hommage qui aurait pu emprunter de multiples autres formes, quel était le but véritable d'Alain Gagnon ?

En terminant, je ne peux comprendre pourquoi les éditions JCL ont publié ce livre et ne peux qu'encourager les gens qui veulent lire le premier texte connu à se procurer l'ouvrage paru chez VLB, nettement plus crédible et plus limpide dans ses objectifs. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 312-313.