Grands Revenants (Les)

Le soir de la Toussaint, en remontant le fleuve Saint-Laurent vers Montréal, le narrateur est témoin d’une vision en compagnie de ses amis à la hauteur de Verchères. Des personnages du passé, de Jacques Cartier à Marie de l’Incarnation en passant par Champlain et M. de Maisonneuve, viennent témoigner leur admiration à Madeleine de Verchères.

Avec un titre comme L’Apôtre, il ne faut pas se surprendre que l’auteur ait choisi la Toussaint, veille de la fête des morts, pour rappeler le souvenir des grands bâtisseurs de la « patrie canadienne ». Les principaux personnages de notre histoire défilent devant Madeleine de Verchères qui a quitté un moment son immobilité de statue pour recevoir les hommages de cet aéropage.

L’exploit de la jeune héroïne est à peine suggéré par la carabine qu’elle porte à l’épaule. Malgré le caractère surnaturel de la scène, nul effroi de la part du narrateur. C’est plutôt la solennité du moment, la fierté à l’égard des héros de l’histoire nationale qui s’imposent à travers la prose admirative, quoique mesurée, de l’auteur qui signe Le vieux Ménestrel, un collaborateur régulier du mensuel de Québec. [CJ]