À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 47
Pagination
7-26
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Marcel Pinsonnault, professeur de biologie moléculaire, est obsédé par les granules corticaux depuis que son maître de Harvard, William Becker, a tenté sur lui une expérience qui a mal tourné. Après dix ans de recherche sur le cerveau, Becker rétablit l’intelligence de Marcel qui réalise une découverte majeure sur le traitement du cancer grâce… aux granules corticaux.

Commentaires

« Les Granules corticaux ! » est la première nouvelle de Claude D’Astous depuis qu’il a fait une entrée remarquée en 1986 dans le milieu de la SFQ avec la publication de son roman L’Étrange Monument du désert libyque. L’auteur met de nouveau à contribution sa formation scientifique en abordant son thème favori : la biologie moléculaire.

La trame narrative de sa nouvelle repose en effet sur la recherche scientifique, en particulier sur la cellule et les enzymes. D’Astous n’a pas peur de traiter des sujets scientifiques qu’il s’emploie à vulgariser avec un talent certain. Ce n’est pas si courant chez les auteurs de SF au Québec.

Son attitude face à la science le place également dans un groupe minoritaire. Claude D’Astous est pro-scientiste. Il croit aux bienfaits de la science qu’il considère essentielle à l’évolution de l’être humain. Il pourrait certainement endosser cette remarque de Becker : « Il y en aura toujours pour dénigrer la science. Si la science avait attendu leur approbation, l’homme serait encore accroché à son arbre, avec une espérance de vie de quinze ans. » Bref, Claude D’Astous est un optimiste réaliste qui n’est pas sans remarquer la course aux honneurs et la lutte de pouvoir que se livrent les différentes disciplines scientifiques. Cette critique était formulée aussi dans son roman.

C’est bien là, d’ailleurs, le handicap de sa nouvelle : elle n’apporte rien de nouveau par rapport au roman, tant au niveau des idées que de l’écriture. En fait, elle a peut-être quelque chose en moins qui m’avait fort réjoui : un humour acidulé qui n’épargnait aucun sujet. Ici, le radotage du professeur Pinsonnault fait à peine sourire et tombe dans la facilité tandis que le rétablissement de ses facultés intellectuelles – le professeur ridi­culisé qui devient la vedette de son institution universitaire – s’inscrit dans un scénario très hollywoodien.

« Les Granules corticaux ! » n’est pas un mauvais texte, loin de là, mais il n’ajoute rien à l’œuvre de D’Astous. Peut-être celui-ci est-il fait pour écrire des romans, après tout ! [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 67-68.