À propos de cette édition

Éditeur
Pierre Tisseyre
Titre et numéro de la collection
Conquêtes - 44
Genre
Hybride
Longueur
Recueil
Format
Livre
Pagination
151
Lieu
Saint-Laurent
Année de parution
1994
ISBN
9782890515628
Support
Papier

Résumé/Sommaire

[2 SF ; 2 FA ; 5 HG]
La Gageure
Une histoire difficile à avaler
Clichés
Gibier de potence
Que celui qui n'a jamais péché…
L'Accident
Plaisir clandestin
Les Corneilles
La Guéguenille

Commentaires

Dans ce recueil pour jeunes, Émond combine des histoires de science-fiction sans grand sérieux et des textes fantastiques plus étoffés. Dans « La Gageure », la science-fiction permet à l’auteur d’exaucer le vœu imprudent d’un millionnaire hâbleur, mais il aurait également pu faire intervenir un djinn sans altérer le gag. La machine à voyager dans le temps inventée par Gilbert Casgrain dans « Que celui qui n’a jamais péché… » est pareillement une simple ficelle qui permet à Émond de ridiculiser la grande vanité du savant. La nouvelle ne tente aucunement d’explorer les conséquences d’une innovation aussi révolutionnaire.

La nouvelle « Clichés » pourrait relever de la science-fiction comme du fantastique. L’origine du don du protagoniste n’est pas précisée et la conclusion abrège les aventures de ce personnage sans les enrichir ou les approfondir.

En revanche, « La Guéguenille » exploite un thème classique, souvent retrouvé dans la série Scooby-Doo, par exemple. Les manifestations en apparence surnaturelles sont expliquées par des manigances tout ce qu’il y a de plus prosaïques – à l’exception de deux ou trois incidents dont la nature demeure obscure. La conclusion entretient donc l’hésitation de Laurent, ce qui est propre au fantastique défini par Todorov mais auquel L’ASFFQ ne souscrit pas. C’est la nouvelle la plus longue du recueil, et certainement la plus palpitante. La famille de Laurent prend vie, une personne à la fois, et le décor familier d’une maison de banlieue vers la fin des années soixante achève de plonger le lecteur dans un univers habité par les peurs de l’enfance.

La meilleure nouvelle, c’est peut-être bien « L’Accident » qui creuse le thème nettement moins éculé du pressentiment fantastique procuré par une vision impossible. La possibilité de déjouer le destin est le sujet de conversation récurrent des personnages, qui débattent sans le savoir de la fatalité qui les guette. Émond a sagement évité de trop en dire sur les personnages secondaires qui interviennent dans la scène fatidique. L’ange de la mort conduit-il un camion du garage Mortimer ?

Émond signe ici une variété de nouvelles qui semblent s’adresser à des lecteurs d’âges différents. Certaines misent plus sur l’atmosphère et d’autres plus sur l’action ou la chute. Aucune n’est ennuyeuse. L’écriture est parfois relâchée, mais le sérieux des thèmes démontre que l’auteur respecte l’intelligence et la maturité de ses jeunes lecteurs. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 75-76.