À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Solaris 116
Pagination
15
Lieu
Gallix
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Les habitants de l’intérieur méprisent ceux des côtes. Une vieille femme vit dans l’intérieur. Búline est venue s’installer loin des vagues et du vent. Et pourtant, la mer revient doucement dans sa vie. Souffle, chuchotement de coquillages… Un jour, les murs de sa maison se mettent à craquer, et l’eau impatiente envahit la maison. Réfugiée au sommet de l’escalier, Búline voit flotter des corps qu’elle reconnaît, elle peut enfin les toucher, ces êtres aimés qu’elle a perdus dans un naufrage dont elle était la seule survivante. Après le départ de l’eau, Búline les enterre dans la boue du jardin. Puis elle ouvre enfin ses volets jusque-là fermés : elle n’a plus rien à craindre. « Au loin le paysage séchait lentement dans le matin solaire ».

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Commentaires

Un texte ultra-bref, une épure tout en demi-teintes, l’évocation en quelques phrases d’une histoire triste, comme par une conteuse de légendes d’ailleurs. Un univers fragile et menacé, la perte et le chagrin, la solitude, et pourtant la résilience humaine. Aucun effet de manche, la simple juxtaposition d’images rêveuses et pourtant distinctes, qui s’imposent avec l’évidence du surréel – cet intérieur, nous l’habitons tous, c’est celui de notre psyché, miné par des forces qui dépassent notre compréhension – ou notre désir de comprendre : les habitants de l’intérieur vivent dans une zone dangereusement friable, que l’océan peut emporter à tout moment, mais ils préfèrent l’ignorer. Et pourtant, nous survivons. Tant dire en si peu de mots ! Annick Perrot-Bishop est une voix trop rare dans le fantastique francophone d'Amérique. [ÉV]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 163-164.