À propos de cette édition

Éditeur
Horrifique
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Horrifique 19
Pagination
55-63
Lieu
Jonquière
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Denh, un fonctionnaire, doit régler au plus vite un cas hors de l’ordinaire qui risque de lui faire rater son heure de repas. Parmi tous les clients, des humains qui ne sont plus fonctionnels pour la plupart, qu’il doit tuer se trouve un grand Noir en santé qui n’a aucune fiche de justification au cou. Comme si ce n’était pas déjà assez outrageant, cet Afrik n’a pas été préalablement drogué. En dix ans, Denh n’a jamais vu ça ! Ce client serait donc entré de son plein gré par la ruse pour qu’on mette fin à sa vie. Cet acte s’appelle Tentative de meurtre : vouloir spolier l’État d’un corps jeune et en bonne santé. Tout en ne comprenant pas pourquoi ce Noir voudrait poser un acte de rébellion contre l’État, Denh tue ce client incompréhensible.

Commentaires

Cette nouvelle de science-fiction est très efficace, surtout dans les scènes d’horreur qu’elle suggère au lecteur. Sans jamais verser dans le gore, elle baigne dans une puissante aura de violence. L’auteur réussit à créer une ambiance malsaine à souhait dans cette société totalitariste d’une noirceur et d’une cruauté incomparables. Le personnage principal, Denh, rend facilement les lecteurs mal à l’aise puisqu’il se montre froid face aux autres êtres humains (à l’exception de son assistante Ana qu’il trouve désirable) et qu’il accomplit ses tâches sanglantes dans une complète impassibilité.

Cette épuration de la race humaine par les fonctionnaires qui doivent tuer les plus faibles, les vieillards et les handicapés ramène tout droit aux Nazis et à leur projet de race parfaite sauf que, contrairement à Hitler qui n’a pas réussi, dans « Happy End », ce système est légal, normal et géré par l’État.

Au début de la nouvelle, Cartier-Jones partage quelques notes révélatrices sur le métier de fonctionnaire. Il ne faut pas tenter de sortir de la voie établie par le système sous peine de dérégler son propre horaire, mais aussi celui des autres. Dans les cas d’entorse à la procédure, seuls les fonctionnaires les plus entraînés peuvent réussir à respecter leur horaire. Ces notes mettent immédiatement le lecteur en contexte pour mieux comprendre les rouages de cette machine à la routine (trop) bien huilée… [JR]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 45-46.