À propos de cette édition

Éditeur
Alire
Titre et numéro de la collection
L'ASFFQ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Année 1997 de la science-fiction et du fantastique québécois
Pagination
233-238
Lieu
Beauport
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Pinotte, un pauvre itinérant, ivre des visions incroyables qui éclatent dans son cerveau, erre dans les rues de la ville pour trouver une femme. Il choisit une jeune fille qu’il n’a jamais vue et la soumet à son pouvoir. Soudain, un malaise. Ses idées se brouillent et son esprit redevient confus comme avant. Ne sachant que faire, il assomme la fille et la traîne au dépotoir où se terre Harmonie. Bientôt les picotements de plaisir reviennent, signe que la créature lui redonne ses pouvoirs. Pinotte se dit que c’est grâce à lui qu’elle peut se nourrir. Sans lui, qui ramènerait les victimes ? Une voix jaillit soudain dans la tête de Pinotte, lui annonçant que tout est maintenant terminé. Il doit s’attendre à perdre rapidement son intelligence. Pour de bon, cette fois.

Autres parutions

Commentaires

On connaît surtout (et peut-être faussement) Claude Bolduc pour son fantastique teinté d’humour. C’est oublier nombre de textes, et parmi ses meilleurs, où l’humour est totalement absent. « Harmonie » est de ceux-là.

Une des qualités de Bolduc, c’est sa capacité à rendre le monde des « petits », des mal-nés, des malchanceux, à explorer ces petits mondes sordides et bêtes, parfois drôles, le plus souvent pathétiques. « Harmonie » en est une des meilleures illustrations.

Cette nouvelle vaut surtout par le réalisme de son personnage point de vue. Dans un raccourci assez saisissant, nous le voyons planer au sommet du monde puis revenir à sa médiocrité ancienne. Entre les deux, on apprend la raison de cette étrange – mais inévitable – destin. La structure est simple, mais le propos n’est pas si facile à faire passer. Chose certaine, l’effet total n’a rien à voir avec celui de Des fleurs pour Algernon, malgré une similarité de situation. Dans le roman (ou la nouvelle) de Daniel Keyes, la finale est émouvante. Rien de cela dans « Harmonie ». Le destin de Pinotte est aussi froid que le monde qui l’a engendré.

Fantastique ou SF ? J’avoue ne m’être posé la question que quelque temps après ma lecture. J’avoue aussi ne pas pouvoir trancher. Mais est-il bien nécessaire de devoir trancher ? Ce qui importe, c’est que nous ayons là un texte qui se tient, quelle qu’en soit l’explication finale. Et pour se tenir, il se tient fort bien. Sans doute l’une des meilleures nouvelles de Bolduc. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 30-31.